L’auteure vit en Nouvelle-Écosse, tout près de Grand-Pré, berceau de la première Acadie, dans la vallée de l’Annapolis, lieu de vastitude, de champs, de vergers, de vignobles.
C’est agréable de constater jusqu’à quel point la poésie lui sert de véhicule vers l’ailleurs. L’illusion est créée d’une appartenance à une terre qui se rapproche beaucoup plus de l’étendue désertique que du champ de neige.
Le sable, les dunes, la chaleur et la luminosité dorée, évoqués dans plusieurs images, sont mis en contraste avec la neige, la glace, le froid et la blancheur éblouissante des paysages d’ici. Je dis d’ici parce que j’inclus l’auteure dans notre univers poétique canadien et francophone, qui a longtemps parlé de solitude, de silence, d’ombre, d’errance.
Il y a toujours recherche de lieu, d’espace, d’éternité, d’identité dans ce recueil, mais les frontières sont ouvertes, l’errance a le mérite de sortir des murs du pays et de les franchir pour aller plus loin respirer l’air d’ailleurs et voir d’autres couleurs de peau, d’yeux, de sentiments.