Qui ne s’est pas émerveillé de la montée en puissance de la Chine, notamment par le biais de nombreux reportages télévisés traitant de ce sujet, vantant la transformation radicale de ce pays auparavant si pauvre en puissance du XXIe siècle ?
La Chine semble donc s’être « éveillée » ; à l’admiration se mêle l’inquiétude de voir ce pays s’accaparer nos emplois manufacturiers, voire prendre la place de la Russie comme contrepoids à l’hégémonie américaine.
La Chine est-elle aussi menaçante qu’elle en a l’air ? Non, répond Thierry Wolton. Même s’il y a un certain progrès économique, le miracle chinois n’a pas lieu. Derrière cet atelier planétaire crachant le « made in China », il y a surtout une machine de propagande bien huilée, qui veut nous faire croire à une économie en perpétuel mouvement ascendant. Dans un désir de bien paraître et de continuer à attirer les capitaux étrangers.
Dans la réalité, la Chine reste un régime fermé, rigide, où règne l’arbitraire, une nation dirigée du haut par une caste bien soucieuse de conserver ses privilèges et son pouvoir.
Le bluff est dans toutes les sphères : politique, économique, commerciale, sociale. Un manège de dupes, une opération de maquillage bien menée donc, dans lequel se plaisent à jouer les Occidentaux, et notamment les gens d’affaires alléchés par l’ampleur du marché potentiel qui s’offre à eux. Si on regarde un tant soit peu derrière le rideau, clame l’auteur, le succès chinois ne repose en vérité que sur ses bas coûts, notamment ceux de sa main-d’œuvre. Aucune créativité, aucune innovation, aucune plus-value, pire, un capitalisme sans autonomie, qui n’excelle que dans le pillage à grande échelle. Si bien que le principal obstacle au développement de la Chine est bel et bien endogène : « […] la Chine ne pourra jamais être la grande puissance de demain qu’annoncent les crédules. Le système lui-même fait obstacle à cet avenir radieux ».
Pour Thierry Wolton, pas de détour possible : la Chine évitera l’implosion et pourra aspirer au vrai statut de puissance économique internationale qu’en se démocratisant. Toute autre avenue n’est que chimère.