Cet ouvrage n’est certes pas celui à lire pour s’initier au Coran, mais il passionnera ceux qui ont déjà une certaine connaissance du livre saint des musulmans et de l’islam.
La structure de ce court essai est intéressante : les auteurs commencent chaque chapitre (de trois ou quatre pages tout au plus) par un commentaire souvent entendu sur le sujet. Ils confrontent ensuite cette affirmation à une analyse critique. Une analyse d’autant plus pertinente que les auteurs sont de véritables savants de la religion musulmane.
Résultat : certains commentaires se voient confirmés, d’autres infirmés, la plupart font l’objet de nuances fort appropriées. Quelques exemples : les musulmans attestent la divinité du livre par le supposé analphabétisme de Mohammed, le prophète de l’islam, et insistent sur le caractère divin des versets prononcés. Tout cela n’est pas si sûr, disent les auteurs : Mohammed était plus exposé que l’on croit aux cultures juive et chrétienne, donc il n’était pas si inculte, et le Coran aurait possiblement été touché de main d’homme, donc pas nécessairement fixé depuis l’origine.
Le Coran infériorise-t-il la femme ? Non, si on considère les moeurs de l’époque. Le Coran préconise-t-il la violence et l’intolérance ? Certains versets appellent effectivement à l’épée et à la répression des juifs et des chrétiens. Mais si on se fie au consensus des doctes de l’islam, reconnu comme faisant autorité, la conception dominante des sages musulmans penche davantage vers une interprétation plus conciliante envers les autres communautés religieuses.
Bref, des réflexions profondes, pointues, et éminemment pertinentes dans le contexte chaud des débats entourant les « accommodements » à établir avec une communauté immigrante de confession musulmane de plus en plus présente.