Le cinéma, Âme sœur de la psychanalyse est un recueil de conférences ayant été présentées au groupe de discussion « Ciné-Psy » de Québec. Il regroupe les propos de quinze spécialistes des sciences humaines sur autant de films classiques contemporains, tels Eyes wide Shut, Interview with a vampire et La chambre du fils. Du concours de tous ces universitaires et des films passionnants au programme, j’étais en droit d’espérer beaucoup : je dus me contenter de peu.
Le livre manque de cohésion. Il semblerait qu’on ait cherché à regrouper dans un même ouvrage des conférences qui, initialement, n’avaient guère de rapport entre elles. Résultat : beaucoup d’idées intéressantes sont abordées, mais trop souvent de manière superficielle. L’angle d’étude annoncé dans le titre de l’essai de Marcel Gaumond (psychanalyste et instigateur du « Ciné-Psy ») se perd rapidement, et l’ouvrage prend une couleur incertaine. Le fil conducteur, assez solide entre les quatre premiers chapitres, s’estompe à partir du cinquième, puis disparaît. On saute alors d’un domaine à l’autre sans aucune transition, surfant sur le sujet plutôt que d’y plonger.
De plus, comme on peut s’y attendre d’œuvres collectives de ce genre, la qualité des raisonnements manque de constance et certains auteurs semblent peiner derrière leur brouette théorique chancelante
Il y a fort à parier, d’ailleurs, qu’ils ne seront pas les seuls à peiner. Car ne l’oublions pas, Le cinéma, Âme sœur de la psychanalyse est avant tout issu de conférences destinées à des gens informés. Une certaine familiarité avec les sciences humaines est de ce fait essentielle, ne serait-ce que pour suivre les auteurs dans leurs raisonnements. Mais comme tous utilisent le langage de leur domaine
Au final, bien qu’il souffre grandement du fait qu’il soit issu de conférences hétéroclites destinées à une élite, Le cinéma, Âme sœur de la psychanalyse rassemble plusieurs excellentes idées et saura intéresser les férus de sciences humaines. Les lecteurs désireux d’en savoir plus pourront visiter le site du groupe de discussion, www.cine-psy.com, ou jeter un coup d’œil à la chronique « Ciné-Psy » du magazine Le Clap.