Voici donc le deuxième tome du Journal métaphysique et polémique d’un auteur prolifique et flamboyant. Lire Maurice G. Dantec n’est pas de tout repos. Écrivain surprenant dont la pensée est toujours en mouvement et qui paraît écrire tout le temps ‘ quand il s’arrête, il nous prévient : « Depuis un mois, grand vide. Pas une ligne écrite, ou presque ». Mais il reprend vite le collier, véritable imprécateur, nouveau Jean-le-Baptiste dénonçant la dégénérescence de nos sociétés et annonçant la venue de l’Homme nouveau, comme le retour d’un Christ triomphant. Mais son attente n’est pas passive ; il lui faut préparer, avec d’autres écrivains élus, cette transmutation de toutes les valeurs qu’annonçait déjà Nietzsche : « Nous sommes ainsi sans doute quelques cerveaux attendant l’événement qui nous fera jaillir hors des limites de notre noyau, pour briser sans fin tous les autres », écrit-il plus loin et il parle alors de choses pour lui réelles et tangibles, de transformations cellulaires et biotopiques internes de l’individu.
Pour Maurice G. Dantec, les grands mythes religieux fondateurs ne sont pas de vagues récits fabuleux d’épisodes du passé de l’humanité ; ce sont des visions prophétiques du futur de l’Homme. On comprend son attachement à des auteurs comme Léon Bloy et Joseph de Maistre et la guerre sans merci qu’il mène contre les gauchistes de toutes nuances. Nous approchons, dit-il, de la masse critique qui déclenchera la catastrophe générale dont Le Livre doit préparer la venue.
C’est pour cette audace et cet emportement, sans doute, que la lecture de Maurice G. Dantec n’est jamais lassante, tant elle aborde avec passion et parti pris tous les rivages.