Se débarrasser d’armes de destruction massive, écraser le soutien au terrorisme international, implanter la démocratie : telles sont les raisons (invalidées les unes après les autres) évoquées par le président Bush pour justifier l’invasion américaine en Irak. S’accaparer les formidables réserves pétrolières de ce pays ? Cela a été jugé par nombre d’intellectuels et d’observateurs comme une explication bien trop grossière pour être envisagée comme sérieuse
Et pourtant, soutient l’auteure, journaliste anglo-canadienne, une étude de la politique étrangère américaine amène plutôt à cette banale conclusion : le pétrole est la principale raison derrière l’action des États-Unis. « [ ] pendant que se déroulait la saga irakienne, le pétrole semblait être curieusement absent de la scène, invisible, dissimulé à la vue de tous. » La mainmise sur l’Irak ne répond donc pas aux nobles idéaux émis par les occupants de la Maison-Blanche, mais à une volonté de contrôler directement le pétrole, pierre angulaire et centrale de la politique américaine dans le monde, et ce, depuis 50 ans. « Washington s’est fixé des solutions à long terme encore plus ambitieuses pour résoudre la crise énergétique : prendre physiquement le contrôle des puits de pétrole au Proche-Orient. »
Le livre constitue une charge contre la place démesurée qu’occupe le pétrole dans nos vies. Une dépendance aux conséquences graves et multiples, autant sur le plan de la politique internationale que sur l’état de l’environnement. Si c’est le style de vie occidental qui explique cette place excessive, les États-Unis sont les principaux fauteurs ; alors qu’ils comptent pour 4 % de la population mondiale, ils produisent 25 % des gaz à effet de serre de la planète.
Quel défi donner à ceux qui veulent s’attaquer au rôle démesuré du pétrole dans nos vies ? L’efficacité énergétique, des efforts accrus pour développer les énergies naturelles de substitution et, pour débuter, une consommation beaucoup moindre de carburant.