Une histoire d’amitié entre deux femmes qui, à l’adolescence, se sont promis d’être toujours là l’une pour l’autre. Il en découlera une amitié de plus de trente ans en dépit de caractères aux antipodes et d’intérêts divergents.
Depuis l’enfance, Tully Hart, élevée par sa mamie, attend que sa mère Dorothy vienne la chercher, même si les quelques fois que celle-ci l’a fait, elle a abandonné sa fille presque aussitôt. Tully aime pourtant sa mère, espérant toujours qu’elle l’étreigne et lui dise qu’elle est fière d’elle. Mais Dorothy, qui s’est rebaptisée Nuage, s’adonne à temps plein à l’expérience de la drogue et de l’alcool. « Sois libre et fais ce qui te plaît » est sa devise. Tully a quatorze ans lorsque sa hippie de mère emménage finalement avec elle sur la route des Lucioles, près de Seattle. C’est là que l’adolescente fait connaissance avec sa voisine du même âge, Kate Mularkey. Un soir, déboussolée alors qu’elle s’est échappée d’une fête où elle a été violée, Tully confie son lourd secret à Kate. Celle-ci ne la juge pas, se montre compatissante, la réconforte et promet de ne pas ébruiter la chose. Ce serment scelle leur amitié.
L’univers de Kate – qui s’estime pourtant coincée – fait l’envie de la populaire Tully : une vraie famille avec des parents aimants, un frère, des repas faits maison et, même, des règles de vie auxquelles les enfants sont soumis. Quand elle décide qu’elle sera journaliste à la télévision, comme la vedette Jean Enersen, Tully convainc Kate de suivre la même voie qu’elle. « Fais-moi confiance » est sa devise. Et toujours son amie cède, constamment sous l’influence de la flamboyante Tully. Les deux fréquenteront la même université pour se préparer au journalisme. Kate finira néanmoins par suivre sa propre voie, mais restera toujours prête à faire des compromis lors de conflits avec son amie.
Le roman se développe en quatre parties, chacune consacrée à une décennie, de 1974 à la première moitié du troisième millénaire. L’autrice est réputée pour ses romans sentimentaux, ce genre où l’on retrouve notamment des personnages unidimensionnels. Ainsi en est-il de Tully et de Kate, qui illustrent une vision manichéenne de ce qu’est réussir sa vie. L’une, star pleine d’assurance, seule bien que célébrée dans tout le pays ; l’autre mère au foyer peu sûre d’elle, entièrement dévouée à ses enfants et à son mari. Leur comportement est prévisible et leurs réactions toujours les mêmes, quelle que soit la situation. Lassant. Des scènes mielleuses et mélodramatiques, un étalage de bons sentiments et les feux du vedettariat délaient le thème central de la fidélité en amitié. Bref, un roman sans grand intérêt, dont Netflix diffuse une adaptation dans une série intitulée Toujours là pour toi, dans laquelle on a substitué un chassé-croisé à la linéarité du pavé de près de 500 pages, ce qui en modifie le rythme sans lui donner plus de substance.