Dès les premiers mots, François nous parle de sa femme, celle qu’il refuse d’appeler son ex. On découvre que le couple s’est accordé une trève d’un an. Vingt années d’union ont ainsi été laissées en suspens, gorgées de tout le vécu et de tous les attachements qu’elles supposent.
C’est ce long épisode de vie, à la fois commun et solitaire, qu’on va découvrir à travers un manuscrit que Marie a laissé à François avant son départ : Journal d’un amour fou, par Marie Letellier.
Ainsi, de l’univers de François, on va passer au récit autobiographique de Marie. Qui est-elle ? Comment a-t-elle découvert que son conjoint, irrésistible professeur d’université, la trompait ? Quelles obsessions ont meublé ses soirées de questionnements et d’attente ? Avec quelle misère survit-elle à la perte de leur fille aînée, Isa, survenue un an plus tôt ? Comment a-t-elle vécu sa carrière d’enseignante, alors que les adolescents lui confiaient leur mal de vivre, un mal que François trouvait plutôt insignifiant à côté des grandes thèses universitaires. Et maintenant que l’heure de la retraite est arrivée, d’où viennent ces pertes de mémoire préoccupantes, ces maux de tête de plus en plus fréquents ?
C’est l’univers de Marie que l’on découvre, avec toutes les dépossessions que la vie lui impose.
Ce texte, une musique intérieure qui sonne vrai et dont la poésie colle merveilleusement au décor choisi, celui de Québec.