Il avait dit : « Va, ta foi t’a sauvé ». Alors, il était une fois un jeune garçon de Petite-Rivière-Saint-François, orphelin de père et de mère, à la veille de perdre ce qui lui restait de plus cher, sa grand-mère. Sa foi l’a sauvé en ce qu’il a trouvé, au hasard d’une rencontre au bord du fleuve, le réconfort auprès d’une femme médecin qui, elle, avait perdu foi en sa pratique professionnelle dans un milieu de femmes victimes d’abus. À son tour, elle reprendra confiance en elle. En vérité, c’est une histoire qui ne se raconte pas mais qui se voit, qui se vit par le biais des images comme seul Bernard Émond a pu les capter et nous les faire voir dans La Neuvaine, le premier volet d’une trilogie sur les vertus théologales (la foi, l’espérance et la charité).
Les 400 coups ont eu la bonne idée de publier une sorte de making of de ce film. On y trouve l’intégralité des dialogues et les indications du cinéaste, l’ordre des séquences du montage final avec quelques croquis précisant les plans à filmer. On a l’impression d’entrer dans les coulisses de la réalisation. Mais plus encore, le cinéaste lui-même nous parle de la genèse de cette Neuvaine qui lui donnera, par la suite, l’idée d’une trilogie ; il nous dit son émerveillement devant ce coin du Québec, sentiment qu’il a si bien partagé dans le film. À cela s’ajoutent des commentaires de personnalités avisées tels Jean Pichette, professeur à l’École des médias de l’Université du Québec à Montréal, Yvon Rivard, romancier, essayiste et professeur de littérature à l’Université McGill, Frédérique Bernier, doctorante à l’Université McGill et membre du comité de rédaction des cahiers littéraires Contre-Jour, Anne-Marie Aitken, membre de la congrégation des Xavières et ex-rédactrice en chef de la revue Relations, Étienne Beaulieu, professeur adjoint de littérature à l’Université du Manitoba et cofondateur des cahiers littéraires Contre-Jour, et Luce Des Aulniers, anthropologue et professeure au Département de communication sociale et publique ainsi qu’au programme d’études sur la mort de l’Université du Québec à Montréal. Bien entendu, sont reproduites dans cet ouvrage quelques photos des principaux protagonistes de cette histoire pleine de sentiments.