Vous souvenez-vous de Dune? Frank Herbert donnait naissance au tournant des années soixante à cette œuvre majeure en science-fiction. La série avait connu six épisodes originaux, et s’était arrêtée avec le décès de l’auteur en 1986. Ces récits avaient la grande originalité d’introduire en science-fiction un point de vue environnementaliste et écologiste.
Depuis l’an dernier une suite nous est offerte par Brian Herbert, fils de Frank Herbert, et Kevin J. Anderson, qui ont d’abord fait paraître La maison des Atréides et plus récemment La maison Harkonnen. Un peu à la manière de la série des films de La Guerre des étoiles, la « suite » nous fait remonter dans le temps. On retrouve avec plaisir les mêmes personnages. On redécouvre Arrakis, la planète désertique source de l’épice, puissante drogue, cause d’extrême dépendance, de bien des richesses et de bien des guerres dans l’empire intersidéral.
La logique interne de Dune est respectée par les héritiers de Frank Herbert, et c’est avec plaisir qu’on retrouve son univers. L’histoire ne manque pas de péripéties, les vilains sont toujours aussi haïssables et les bons toujours aussi bons. Le peuple des Fremens d’Arrakis est toujours aussi farouche et on a toujours autant envie de le supporter dans son combat pour l’indépendance.
Les dialogues sont par contre parfois incongrus, quand ils ne tombent pas dans le trivial. Peut-être est-ce la traduction. Ces problèmes ne suffise pas à gâcher notre plaisir, mais là où les deux émules de Frank Herbert n’arrivent pas à livrer la marchandise, c’est dans la subtilité de l’intrigue. Chez Frank Herbert le fil de l’intrigue était très finement et intimement enchevêtré et les motivations des personnages prenaient leur source dans la trame même de l’histoire. On ne retrouve malheureusement pas cette finesse dans la suite. Les amateurs de Dune auront cependant plaisir à renouer avec l’univers si particulier de Frank Herbert.