Publiés d'abord en 1987, 1990 et 1992, les trois romans donnent une éloquente idée du style et des perspectives de ce prolifique historien et conteur. La guerre occupe une place privilégiée dans son œuvre gigantesque, mais on aurait tort de réduire l'ensemble ou même ce trio à une chronique des tranchées, des collaborateurs ou du maquis. La stratification sociale dont Zola et Balzac, en leur temps, ont vertement dénoncé les méfaits, Miquel la constate dans la France du XXe siècle. Il la met en scène et l'analyse avec rythme, culture, lucidité. Elle sévit dans l'armée au point d'en tirer un décalque du pays usuel. Elle y maintient les privilèges de la naissance et répartit sans la moindre équité risques et tributs. Le noble, respectable ou baudruche, passe du salon à un poste de commandement, tandis que l'humble conscrit sert de chair à canon et de hochet . . .
Pour lire la suite, veuillez vous abonner. Déjà abonné(e) ? Connexion