La dragonne de l’aurore est le quatrième roman d’Esther Rochon qui s’inscrit dans le cycle de Vrénalik, après Le rêveur dans la citadelle, L’aigle des profondeurs et L’archipel noir, un cycle dans lequel les Asvens, un peuple fragile, sont accablés par une malédiction qui dure depuis trop longtemps : celle que leur a infligée le dieu Haztlén, par la voix du Rêveur Shaskath. Les Asvens, désormais enchaînés à leur Archipel de Vrénalik, évoluent dans une société vouée au déclin, jusqu’à ce que Taïm Sutherland les délivre dans le dernier tome du cycle, La dragonne de l’aurore.
Ce roman est à lui seul une épopée riche qui allie science-fiction et fantastique. Il dépeint rigoureusement une société crédible par sa propre géographie, son histoire, sa mythologie, ses valeurs et par ses propres rituels. Intemporelle, cette saga est composée de personnages étranges dont les heures sont meublées par une spiritualité profonde et touchante, traces de l’appartenance bouddhiste de l’auteure. Ces héros dotés d’une sensibilité particulière philosophent avec personnalité et sagesse sur le pouvoir, la liberté et surtout, sur l’espoir. Dans La dragonne de l’aurore, le culte et la sorcellerie s’actualisent et prennent une intensité originale, à un tel point que l’action, qui se déroule sur un trop grand nombre d’années, en est amoindrie. L’écrivaine nous présente de beaux moments nourris de métaphores saisissantes et qui font appel aux sens, par exemple lorsque Taïm Sutherland exécute ses danses rituelles ou qu’Anar Vranengal, sorcière de l’Archipel, entre en contact avec l’esprit du Rêveur. Par ailleurs, l’odyssée est divisée en trois parties qui exposent des perceptions différentes de l’histoire selon trois personnages.
Adeptes de philosophie, de spiritualité, de prose lyrique et de science-fiction, vous adorerez Esther Rochon, gagnante de plusieurs prix littéraires, notamment le prix Boréal et le Grand Prix de la science-fiction et du fantastique québécois.