Après L’amour impuni, roman qui racontait de belle façon l’évolution d’une relation amoureuse entre deux hommes, Claire Martin nous offre La brigande. Cette fois, c’est d’amitié dont il est question.
Cora et Nicette ont été amies dès l’âge de huit ans. Elles se sont écrit beaucoup de lettres, sur du joli papier, en y ajoutant dessins et agréments, en y mettant tout leur amour et leur application de petites filles.
Aux abords de la quarantaine, Nicette meurt. Elle laisse à son mari, Maurice, deux boîtes de courrier qui contiennent toute la correspondance qu’elle a entretenue avec Cora depuis son enfance, plus une troisième boîte, celle de Pandore, remplie de mots de toutes sortes, de billets, de paperasses.
Maurice remet le tout à Cora, après avoir lu, sans discrétion mais sans malice non plus, tous les secrets qui unissaient les deux femmes. Gênant. Surtout que cette amitié n’était plus claire comme à huit ans. Elle avait été brisée par Nicette sans que Cora sache pourquoi. Les filles étaient passées de l’intimité d’une amitié à des rencontres en groupe, au téléphone à l’occasion, à l’appel annuel pour souligner l’anniversaire, puis à plus rien.
Pourquoi la cassure de l’amitié ? Mystère… Quel avait été le déclencheur ? Cora l’ignorait. Le découvrirait-elle en lisant les lettres ? C’est là tout le secret du roman que, bien sûr, je ne dévoilerai pas !
Quand je lis Claire Martin, je suis admirative devant la justesse des mots, l’adresse de l’évocation, la finesse de l’humour. Les vérités difficiles sont présentées avec une douceur qui témoigne de l’intelligence de l’âme. C’est trop beau pour faire mal. Mais c’est vrai quand même !
Ainsi, l’amitié nous est présentée dans ce qu’elle a de plus noble et de plus inavouable. C’est à lire.