L’œuvre de Claude Beausoleil ‘ plus d’une soixantaine d’ouvrages publiés depuis 1972, et traduits en douze langues ‘ est considérée comme l’une des plus représentatives de notre poésie. L’acte poétique, pour Beausoleil, implique un vaste horizon en ce qui regarde la compréhension de l’humain. « [C]e silence des blessures / sous la porte / glisse / le projet d’apaiser / le fracas des traces. »
Le poète, vu comme un « passeur », erre littéralement entre les quelques clartés qui, parfois, fondent notre présence au monde et les « figures de la nuit » créant les grands désordres qui nous brusquent trop souvent. Et notre condition ‘ grâce à l’acte poétique ‘ sera essentiellement à exprimer, car le langage permet, oblige la « nécessité de durer » malgré l’horreur et l’aveuglement. Mais cette noirceur finira-t-elle par l’emporter sur l’avancée humanisante qu’est la poésie ? « [U]n train d’enfer ébranle la nuit de doutes en furie / rien ne sera dit / rien. » Cependant, il y aura inévitablement la suite du monde