Dans mon esprit, cela a des airs d’improbable amitié. Trudeau et Vadeboncœur, Vadeboncœur et Trudeau, vraiment ?
Pourtant. Elle est même solide et touchante dans son ensemble, et cette belle amitié va dorénavant prendre place parmi celles qui, plus ou moins spontanément, me viennent à l’esprit quand je songe aux couples d’amis. Amitié fraternelle née à l’école primaire, quand ils ont dix ans, poursuivie au collège Jean-de-Brébeuf, puis à la Faculté de droit de l’Université de Montréal, amitié durable sur fond tardif de complet désaccord politique. Dans ses grandes lignes, leur correspondance n’a rien d’un échange politique ni même idéologique. Au cours des années 1940, il est surtout question de la nature humaine, d’art, de vocation et de volonté. C’est vingt ans plus tard que Vadeboncœur écrit à Trudeau, à propos de la pente politique alors prise par son ami : « Notre amitié n’y survivra peut-être pas » (14 septembre 1965 . . .
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