Ce livre reprend les dialogues du film Hochelaga, écrit, réalisé et coproduit par le téléaste Michel Jetté. Le long métrage raconte une histoire assez sordide, autour de deux bandes rivales de motards criminalisés et d’un jeune délinquant, Marc, qui tente de trouver auprès du groupe un certain sentiment d’appartenance, mais qui sera rapidement pris à son propre jeu.
Sous prétexte de vouloir correspondre à la réalité violente d’un milieu interlope, le texte de Michel Jetté emprunte les figures les plus primaires et les termes les plus vulgaires que l’on puisse imaginer. Sa dramatisation reste prévisible, la psychologie élémentaire, la morale totalement absente. On se demande qui pourrait bien avoir envie de relire des dialogues aussi prosaïques.
On se souvient que les éditions VLB avaient publié durant les années 1970 des dossiers très étoffés sur des films assez semblables à celui-ci (mais beaucoup plus créatifs dans la forme), comme Bar Salon d’André Forcier et Gina de Denys Arcand. Ces deux ouvrages comportaient des annotations techniques et des témoignages des créateurs, justifiant ainsi leur publication.
Il est assez affligeant de constater qu’un film comme Hochelaga, qui fait reculer le cinéma québécois de 30 ans, soit encore produit de nos jours et ce, avec l’appui financier d’institutions publiques ‘ dans ce cas-ci irresponsables ‘ comme la SODEC et Téléfilm Canada. On souhaite seulement que ce long métrage de Michel Jetté ne soit pas présenté à l’étranger sous l’étiquette de « film québécois » et qu’il soit rapidement oublié.