Gurdjieff fut un maître spirituel auto-proclamé qui connut une certaine notoriété en France dans les années 1930 et retint l’attention de quelques intellectuels dont Louis Pauwels qui devait par la suite lui consacrer un livre. Dès la fin du siècle dernier, Fragments d’un enseignement inconnu de P. D. Ouspensky avait d’abord servi à asseoir son influence.
D’origine russe, il fréquenta la confrérie de derviches bektashis, rattachés au soufisme islamiste, puis fit des emprunts à plusieurs traditions orientales et occidentales pour formuler ce qu’il présenta comme un nouvel ésotérisme. Ce syncrétisme ne va pas sans une certaine confusion ; son mouvement mettait par ailleurs l’accent sur l’effort personnel pour atteindre la réalisation spirituelle par quatre méthodes qui correspondent à celle du fakir, du moine et du yogi, la quatrième conduisant au dépassement de l’individualité vers une projection de l’esprit au-delà de la vie présente.
La méthode de Gurdjieff a évidemment été très critiquée à cause de son manque de rigueur intellectuelle. Aussi, le livre de Patrick Négrier a-t-il l’avantage de nous présenter de façon positive ce « maître » jusqu’ici demeuré dans une bulle nébuleuse.