Aucun événement ne peut se targuer d’attirer autant de spectateurs que la Coupe du monde de football. Bien que son édition de 2010 soit terminée, le livre Géopolitique de la Coupe du monde de football 2010 offre une série d’analyses sur l’historique et les enjeux liés au ballon rond.
D’entrée de jeu, il faut savoir que la Fédération internationale de football association (FIFA), qui gère l’organisation des Coupes du monde, compte 208 États-membres, soit 16 de plus que l’ONU, ce qui engendre inévitablement certaines revendications nationales et identitaires. Sylvain Lefebvre, du Département de géopolitique de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), effectue une analyse des événements entourant l’organisation de quatre Coupes du monde (1934, 1978, 1994 et 2002) et démontre les liens incontournables qui existent entre le football et la politique. Le journaliste Jean Gounelle, quant à lui, revient sur les conflits entre les différentes associations de football, dont celui entre la FIFA et l’International Football Association Board (IFAB), née en Angleterre, dont l’enjeu est le nombre de places attribuées par continent à chaque Coupe du monde.
Pour le pays hôte, l’effort est colossal : le pays sélectionné dispose de quelques années pour aménager les stades dispersés sur son territoire et s’assurer que toute l’infrastructure urbaine parvienne à supporter le stress occasionné par ces matchs pendant un mois. Romain Roult, du Département d’études urbaines et touristiques de l’UQAM, rappelle les efforts déployés sur le terrain par les pays organisateurs des coupes de 1998 à 2010.
Finalement, lors de l’événement même, certains matchs sont historiques avant même leur coup d’envoi. À ce sujet, Yann Roche, du Département de géographie de l’UQAM, décrit les contextes politique et social entourant certains matchs désormais célèbres, tels ceux opposant la RFA à la RDA, l’Argentine à l’Angleterre ou la Pologne à l’URSS.
Un livre essentiel pour comprendre à quel point cet événement sportif est un vecteur de restructuration territoriale, de développement économique, de reconnaissance internationale et d’affirmation de l’identité nationale. Une analyse fascinante qui jette un éclairage sur les enjeux qui se cachent derrière le ballon rond et qui permet de se préparer pour la Coupe du monde 2014 qui sera présentée au Brésil.