Autrefois puissance dominante, impériale et expansionniste, la France subit, depuis 50 ans, une perte d’influence à la mesure de la montée en force de l’Amérique. Le thème du déclin alimente-t-il aussi en France, notamment lors de la dernière rentrée de septembre, les débats les plus soutenus et les plus acrimonieux. On pourrait presque y voir une France encore amère face à cette ombre grandissante portée sur son rayonnement d’autrefois.
Or, peu de cultures combattent avec autant d’acharnement ce bulldozer américain que la francophonie mondiale. Au Québec, en Europe et beaucoup en Afrique se déploie une saine énergie à sauvegarder la communication en français, à la couver, à la faire grandir. À coups d’organisations internationales, telle TV5, de colloques, de rassemblements et de séminaires dans tous les domaines, la francophonie de la planète essaie de se faire une place et de contrer, sinon d’atténuer, l’attrait de la langue anglaise, dont l’effet se fait sentir hélas jusque dans les coins les plus reculés.
Axel Maugey, francophile passionné, complète, avec Francophonie et dialogue des cultures, une trilogie sur cette persistance du fait français dans le monde. Il nous convie, presque à la manière d’un guide touristique, aux sources de ce vivier francophone encore bien présent dans les lieux les plus divers et pittoresques, du Québec, en passant par la Syrie, le Liban, la Roumanie et même la Chine.
Sa description du Québec, fort juste, devrait être lecture recommandée à tout Français voulant s’établir dans la belle province. Pour le reste, l’auteur nous fait découvrir certaines communautés francophones moins connues, en relatant ses rencontres avec des intellectuels dont le français reste une langue de choix dans l’expression de leurs sentiments, de leurs pensées, de leurs amours. Le tout est agrémenté de commentaires judicieux sur l’histoire et la culture de ces peuples.
On en ressort convaincu de l’utilité de notre langue comme outil universel de communication et de son attrait encore réel dans les contrées que rien n’unit sinon la diversité. Nul doute, la langue française a encore un bel avenir devant elle.