Après la réorganisation de leur commissariat, John Rebus et sa collègue, Siobhan Clarke, sont mutés à Gayfield Square, commissariat de moindre envergure logé dans un immeuble décati et où l’on s’occupe surtout de menus larcins et des soûlards du week-end. Relégué près du photocopieur, Rebus évite sa nouvelle table de travail, qui est aussi celle où l’on range les tasses, le café et le sucre.
Parce que les collègues de West-End manquent de personnel, Rebus est dépêché sur les lieux d’un crime à Knoxland : un immigré s’est fait poignarder dans un passage couvert reliant deux tours d’habitation aux « cloisons si minces qu’on entendait les voisins se couper les ongles de pied ». Refuge d’immigrés clandestins, Knoxland leur réserve un accueil plutôt froid. En témoigne le graffiti tout frais, datant vraisemblablement de moins d’une heure après le meurtre : « Un de moins ». Ainsi s’amorce la quinzième enquête de l’inspecteur désabusé
Alors qu’ils relèguent au second plan une histoire de faux squelettes découverts dans la cave d’un bar de Fleshmarket Close, Siobhan et Rebus s’affairent chacun de leur côté : elle tente de retrouver une jeune fille disparue tandis que lui découvre des pistes qui le mèneront bientôt au cœur d’un réseau qui s’adonne au trafic de sans-papiers. Mais dans les deux enquêtes, des revirements inattendus surviennent.
Alternant bière et pur malt, Rebus écluse et fume plus que jamais. On le retrouve avec bonheur, impudent, déterminé et futé, dans cette nouvelle enquête qui va au-delà de l’intrigue policière. Ian Rankin y aborde en effet avec une sensibilité surprenante le drame des immigrés qu’on exploite ou qu’on parque dans des pensions-prisons avant de les renvoyer dans les pays qu’ils ont fuis. Une occasion de découvrir des fissures dans la carapace de Rebus.