Avec discrétion, mais depuis onze livraisons déjà, « Entrelacs » donne à lire des voix poétiques qui n’appartiennent pas au courants dominants de la nouvelle poésie québécoise. Jean-François Huot est du comité de rédaction. Digne de ce nom est son premier recueil. Il y propose des mots durs, parfois ironiques. Décapant sans stridence la réalité, le double, le soi, il écrit : « la douleur / visible ni traduisible / elle repose sur le sol / recouvert de ciment ». L’intime, certes est présent, le travail sur le rythme (peut-être même le contre-rythme), également, mais c’est comme si une légère défocalisation entre mots et réalité permettait d’entrer dans un autre univers, « une souffrance de circonstance », peut-être, ou encore « une trace de l’offrande », où « les autres par ennui » passent et rendent « le test de vérité », certainement Digne de ce nom. Économique, sans lyrisme, cette poésie porte en elle la blessure d’une lutte pour ne pas « abandonner la nécessité de crier ». Dès le premier poème, l’auteur nous dit : « le seuil a été ouvert / à la hache ». L’entrée n’est pas interdite, mais la « pièce » est froide. Lecteur, visiteur, allons !
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