Professeur de journalisme à l’École des médias de l’Université du Québec à Montréal, successivement journaliste au quotidien Le Jour, à l’Agence France-Presse, à la Presse canadienne, à Inter Press Service et au Devoir, Antoine Char s’intéresse de très près aux questions reliées au monde de l’information. Sur une période de cinq ans, il s’est infiltré dans la salle de rédaction d’une dizaine de quotidiens américains, grands et petits, à des moments cruciaux de l’histoire américaine récente : l’élection présidentielle de novembre 2000, l’exécution de Timothy McVeigh, l’arrêt des soins donnés à Terri Schiavo, le procès de Michael Jackson, l’organisation des olympiques de Salt Lake City, les premiers mariages homosexuels au Massachusetts, etc. Deadline America porte un regard sur l’Amérique contemporaine à travers les yeux de ceux et celles qui décident du contenu des médias.
Tout en rappelant les tenants et aboutissants des enjeux, Antoine Char esquisse, pour chacun des sujets choisis, l’histoire du quotidien qui en parle, son profil éditorial et campe les hommes et les femmes qui décident de son contenu. Enfin, Char dresse le procès-verbal des discussions entourant le choix du contenu de la une. Tout ça en une vingtaine de pages.
« Les dix épisodes de [mon] livre cherchent à mieux faire comprendre un pays continent, insulaire à bien des égards, toujours en train de renaître, toujours en fièvre. Un pays qui étonne, qui ne cesse de surprendre avec ses contradictions. Un pays méconnu, mal connu, bien que sous la lumière crue des feux médiatiques du monde entier depuis plus d’un demi-siècle. »
Voilà une déclaration d’intention qui ne pêche pas par excès de modestie. Le livre tient-il pour autant ses promesses ? Pas vraiment ! Voulant trop en dire sur des questions dont chacune mériterait une étude approfondie, Deadline America nous laisse sur notre faim. Pas vraiment un portrait sociologique ou historique, mais un cran au-dessus du reportage, Deadline America pourrait être une lecture à conseiller. Le problème, c’est qu’on ne sait trop à qui la recommander.