Le troisième recueil de Catherine Lalonde, Corps étranger, nous mène de l'autre côté de l'enfance et du rêve d'amour, dans les éclats de la passion, dans le vif de l'exultation des corps, dans la fascination de la part étrangère de soi qui émerge : « [M]on cœur tombé si loin si loin de l'enfance /et suspendu / un moment / bercé / par Toi / entre ma mort et ma mort ». Soi et l'autre, lui-même étranger, d'esprit et de langue, qui force aussi le corps à corps des langues entre eux : « [T]u massacres ma retenue mes dictionnaires / dans le peut-être de ta langue inconnue ».
Quand survient l'abandon par l'autre et que celui-ci se replie dans le secret de son ailleurs, la renaissance perçue et goûtée s'interrompt abruptement. La distance s'est creusée entre le soi d'avant et celui de l'après-coup . . .
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