François Fortier est détenteur d’un doctorat en économie politique de l’Université York en Ontario. Citoyen sous surveillance est basé sur sa thèse de doctorat dans laquelle il fait l’examen des technologies de l’information sous quatre angles : la productivité, la consommation, la démocratie et le contrôle des sociétés.
En fait, le point de vue de François Fortier est assez simple : les nouvelles technologies de l’information et de la communication ne changent pas le monde, mais renforcent les dérives engendrées par les pouvoirs économiques et politiques dominants. « Quelle que soit la productivité de la main-d’œuvre que les technologies de l’information génèrent et quel que soit le potentiel qu’elles offrent […] [elles] servent plutôt bien l’accumulation capitaliste, sa mondialisation, l’assujettissement de la main-d’œuvre, la manipulation des consommateurs, l’hégémonisation des discours, la surveillance des citoyens et la répression de la dissidence. » Nous voilà avertis !
Que dire de cette énième mise en garde contre le chant perfide des nouvelles sirènes cybernétiques ? Le malheur de l’essai de François Fortier, c’est d’arriver après bien d’autres sur le même sujet et de ne pas offrir de point de vue neuf pour comprendre les phénomènes enclenchés par les nouvelles technologies de la communication. Si l’on ajoute à ce manque de nouveauté, un style très marqué par son origine académique, on doit bien avouer que la lecture de Citoyen sous surveillance est un « plaisir » austère. Pour faire le point sur le même sujet sans trop s’empêtrer dans un jargon savant, on lira plutôt le livre de Hervé Fisher, Le choc du numérique, paru l’an dernier chez VLB.