Le premier recueil du jeune poète québécois Mario Brassard nous plonge dans un début de millénaire marqué par l’effroi : nous y distinguons « un soleil sur son lit de mort ». Notre univers vacille, il est près de s’écrouler sans aucune promesse de rédemption, de bonheur. « Les enfants viendraient avec des cordes / Espérant un corps prêt à jouer dans le vide. »
On devinera aisément que le principe espérance sera absent d’une poésie nous faisant entrevoir une angoissante équivoque quant à la signification, à la pertinence de notre présence au monde. On parlera d’une quasi absence de sens, d’une étrangeté qui effleure tout… Ce qui n’est pas sans rappeler l’horizon poétique de la poétesse américaine Sylvia Plath. Toujours est-il qu’à l’issue de l’éventuel effondrement de toutes nos certitudes et valeurs, c’est la mort qui l’emporte : « Ne partez pas le cercueil ne fait que commencer ».