Dédié à ceux et celles qui se reconnaissent dans la magie de la littérature, de l’art, le recueil de Diane-Ischa Ross exprime l’exigence d’une parole poétique ouverte à la vie. Le poème va ainsi nous obliger à franchir un seuil conduisant à une dimension « autre », plus « vraie » dirait le philosophe Adorno : celle-ci devra permettre un réel apprentissage de nos piétinements et de nos peurs. Tout ce que nous appelons « réalité » pourra être transmuer en transcendance poétique, d’où une grande liberté d’être et de parole : « Je ne marche pas dans la même histoire / que ceux-là qui portent des drapeaux… / J’attends que l’histoire passe ».
La création poétique surgira ainsi d’un dépassement, d’un passage ancré dans une œuvre fondée sur la perspective de « l’art pour l’art » décalée de ses référentiels sociohistoriques. Mais n’est-ce pas là, justement, le propre de l’art poétique ? L’auteure est, sur ce point, explicite : « C’est impossible que la vie veuille me mettre à l’étroit dans ma vie ». De là naîtra la luminosité de l’acte poétique.