On ne présentera bientôt plus Kathy Reichs, anthropologue judiciaire pour le Medical Examiner de Caroline du Nord et pour le Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale de la province du Québec, membre du cercle très fermé des anthropologues judiciaires certifiés par l’American Board of Forensic Anthropology, et qui s’impose désormais comme la nouvelle grande prêtresse du polar. Dans Secrets d’outre-tombe, son cinquième roman, on retrouve l’héroïne qui a tant fait pour son succès, Temperance Brennan et qui est, comme sa conceptrice, anthropologue judiciaire. Cette fois, Tempe est envoyée dans le village de Chipan Yan, au Guatemala, où elle entreprend des fouilles pour localiser les victimes d’un massacre perpétré en 1982 dont les proches réclament les dépouilles. L’affaire se corse quand, dans le même périmètre, tandis que Tempe procède à ses expertises, des jeunes filles disparaissent, dont la propre fille de l’ambassadeur du Canada au Guatemala.
La force de Secrets d’outre-tombe, à l’instar des romans précédents de Kathy Reichs, réside dans sa rigueur, dans le talent de la romancière de décrire l’indicible avec un grand réalisme et de rendre les procédures scientifiques accessibles aux profanes. Si une attention soutenue est portée comme toujours aux détails, ce sont ici les odeurs qui alimenteront la répugnance du lecteur.
Une fois encore, la romancière s’appuie sur sa propre expérience au Guatemala pour nous servir ce polar très bien concocté, encore qu’un peu lent à démarrer, qu’une charge sociale et éthique et une portée émotionnelle originales rendent particulièrement intense.