Dédié aux « derniers humains », ce deuxième recueil de Martin Ouellet explore sensiblement les mêmes avenues que Mourir en rond (Trois, 1999). C’est l’inhumanité de notre époque, les horreurs qui nous heurtent, nous hantent, que ce jeune auteur expose très crûment. L’esthétique, ici, ne peut qu’exprimer la souffrance d’être et la poésie n’a pour « rôle » que de crier une impossibilité d’être au monde : « c’est le dernier langage avant la rage ».
Toute l’existence est apparentée à une zone désertifiée ou confondue à un RÉEL qui terrorise totalement l’être, le déshumanise. Un cliché ? Non ! On nous dit : « on est dans un cul-de-sac finies les illusions / on tire un coup et on s’éclate / on va danser parmi les ruines / de l’idéal humain ». Celui-ci se métamorphose en enfer – une étape absolue de non-retour : « le monde bascule / dans l’incohérence / dans l’insubstantiel / dans l’irréel ».
Toujours est-il que tout est sous le signe de la destruction. « C’est l’Apocalypse » – ici et maintenant.