Anna intrigue par sa simplicité. Les éléments du drame émergent à la pièce. Il ne s’y passe quasiment rien et le lecteur se surprend à vouloir savoir. Un tour de force.Le plus immédiatement frappant avec Anna, c’est sa lenteur intelligente, à quel point ce récit prend son temps sans pour autant sacrifier un seul instant son intérêt. Il y a là un prestige narratif inattendu et surprenant dans la mesure où l’héroïne elle-même n’a rien de flamboyant et qu’elle ne devine pas plus que nous ce qui est en train de lui arriver quand elle se trouve prise au piège d’une mécanique à la fois sociale et romanesque huilée comme pour le Tour de France. Sans jamais que soit nommé l’engrenage pervers dans lequel elle s’enlise, on voit les présomptions et les insinuations qui finiront par l’étouffer.Nous sommes vers l’année 1900 . . .
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