À ceux qui sont dans la tribulation nous ouvre la porte sur l’univers de Thierry Dimanche grâce à une « Petite grammaire du chaos ». Cette « grammaire », sous forme d’articles numérotés de 3 à 3023308 (n’ayez crainte, certains articles manquent), apparaît comme une note aux lecteurs. Les textes commencent souvent par « À ceux qui » et couvrent un vaste spectre de destinataires. C’est la recherche formelle qui frappe en premier lieu – avant même la lecture. Les textes sont presque tous désalignés, décentrés : déjantés. Mais, comme Dimanche a fait ses lectures, on est rapidement entraîné dans les univers parallèles, les univers souches de sa poésie, par les nombreuses citations et apartés. C’est ainsi, sans grande surprise, qu’on retrouve Apollinaire (vers qui l’attraction est très forte), Gauvreau, Rimbaud, mais aussi Leonard Cohen, Tim Buckley, André Frénaud, la Bible, etc. Lorsqu’il ne cite pas, il réfère directement : « Pendant que / les poètes / rêvent / de tirer / dans la foule / c’est toujours / Breton qui branle / les arbustes / à grenades / de la / publicité ». Des photographies de champignons séparent les textes, surtout en fin de recueil, alors que Dimanche cherche « le poème qui tue », qu’il écrit « the fastest poem alive » et, introspectif, exprime vouloir « 1- écrire sans s’enfermer / 2- vivre sans perdre la lettre / 3- vaporiser le nom pour le gagner / 4- s’acharner à ne plus vouloir / 5- accumuler les pertes / 6- soustraire lecture sur lecture ».
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