Premier recueil de Mathieu Simoneau, Il fait un temps de bête bridée est une réussite. Si on y reconnaît l’influence de Miron, il ne faut pas négliger l’exergue de Robert Yergeau qui crée aussi une filiation avec la parole charnelle et mélancolique du poète décédé en 2011. Bien que ces héritages ne puissent pas être ignorés, on reste accrochés à ce que ce premier recueil annonce de distinctif.
Ancrée dans le territoire, la poésie de Simoneau interroge les éléments et ne semble pas toujours croire que le feu puisse répondre à « ce froid de paille au cœur ». Des granges, des remises, des lacs posent le décor d’une certaine bestialité humaine, cela dit sans aucun des préjugés qu’on peut spontanément accoler aux bêtes. La bête, ici, est celle qui réussit à dire : « [C]omment retenir / ce besoin farouche / de feuler . . .
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