Jusqu'à maintenant, Germaine de Staël n'a vécu dans la littérature que grâce à une série de procurations. Dans le monde des essais, la grande ombre de Benjamin Constant l'a toujours privée d'un profil personnel. Sa silhouette n'est guère plus précise en territoire politique, car on présume, la sachant fille du puissant banquier Necker, que Napoléon la détestait à cause de cette parenté. À juste titre, Michel Winock a jugé qu'il était temps de braquer les réflecteurs sur Germaine de Staël elle-même et de la juger à ses mérites réels.
Le résultat est ce qu'on peut attendre d'un aussi remarquable analyste et historien que Winock. Grâce à lui, il devient manifeste que Germaine de Staël pensait par elle-même, exprimait sa pensée sans détour, osait intervenir dans le domaine de la science politique avec autant sinon plus de lucidité que Constant, harcelait personnellement quiconque, fût . . .
Pour lire la suite, veuillez vous abonner. Déjà abonné(e) ? Connexion