Sylvain Meunier est un écrivain québécois qui possède plusieurs cordes à son arc. Il passe du polar à la poésie, de la littérature jeunesse aux textes polémiques et à la nouvelle. Il s’est retrouvé trois fois au rang des finalistes aux prix du Gouverneur général, notamment pour L’homme à la bicyclette et Piercings sanglants, et a remporté en 2004 le Grand Prix du livre de la Montérégie et en 2007, le prix Création en littérature du premier Gala de la culture de la Ville de Longueuil pour la série Ramicot Bourcicot.
L’homme qui détestait le golf est une pseudo-enquête ; le livre dépeint le mea-culpa de Denis Dupré-Dumont, un chimiste effacé au début de la quarantaine, sous forme de lettre, de confession au sergent-détective Desmond D. Drummond pour le meurtre d’un golfeur décapité par l’explosion de balles farcies de nitroglycérine. Bien que ce petit roman soit plus près de l’essai sur le golf que du polar, tous les lecteurs y trouveront leur compte. Des thèmes aussi éloignés que la politique, l’écologie, le dérèglement hormonal au masculin et le golf, loin d’être traités avec banalité, sont servis avec un humour fin et simple : « Le parcours de golf est à la flore ce que le caniche est à la faune ». L’auteur conjugue ses talents de poète, d’essayiste et de nouvelliste, ce qui donne naissance à un petit roman concis, engagé, à une écriture très métaphorique. Un résultat explosif ! La plume de Meunier colore le mot et lui donne une personnalité expressive et sarcastique à souhait. Par contre, le lecteur ne sera pas autant impressionné par l’histoire en soi, qui se présente comme une anecdote légère plus qu’une enquête policière acharnée. C’est-à-dire que le contenu reste dans l’ombre du contenant, mais le fruit n’en est pas moins délicieux.