L’éducation à l’environnement peut utiliser diverses avenues pour sensibiliser la population, et particulièrement les plus jeunes, à notre devoir de protéger la nature ; pour ce faire, cet ouvrage de grand format, accessible à un large lectorat, se base principalement sur le cycle de l’eau, dans une multitude d’applications. Dans des chapitres très concis, Le Québec au fil de l’eau aborde plusieurs défis mondiaux centrés sur les réserves d’eau : la fragilité des systèmes aquatiques, le problème persistant des pluies acides, les conséquences des changements climatiques, les eaux souterraines, l’assèchement des surfaces liquides et la désertification. Le texte touche également les aspects invisibles, symboliques et mythiques de l’eau. Celle-ci peut être à la fois fragile mais également forte, voire menaçante : on parle alors de l’énergie hydroélectrique des barrages et des inondations ‘ souvent cycliques. L’ouvrage a le mérite de nous rappeler la rareté de l’eau et de nous conscientiser sur le gaspillage dont nous faisons preuve quotidiennement. On aurait pu à ce propos insister davantage sur les usages industriels de l’eau et sur la pollution causée par le secteur des pâtes et papiers ‘ mais ce sera pour une autre publication
À la fois beau livre et manifeste pour la sauvegarde de la nature, Le Québec au fil de l’eau émeut et éblouit, surtout par la beauté de ses images en couleurs. Toutefois, le texte est davantage impressionniste, et les affirmations, souvent entendues ailleurs, manquent d’assises. Ici, pas de sources ni de notes ou de bibliographie pour vérifier les nombreux chiffres, statistiques et projections dans le futur, sauf cet avertissement voulant que « selon le Fonds mondial pour la nature, pour soutenir notre mode de vie durant les années 2030, nous aurons besoin de deux planètes Terre ». C’est dommage, car l’étudiant voulant éventuellement citer cet ouvrage devrait pouvoir compter sur des références précises, qui ne se trouvent nulle part ici. Autrement, comment convaincre et convertir les détracteurs ?
Conséquent avec son propos, Le Québec au fil de l’eau est le premier ouvrage illustré de luxe à être publié au Québec sur du papier entièrement recyclé, certifié « Éco-Logo ». On ne peut que féliciter les éditions de l’Homme de cet engagement, en souhaitant que cette pratique louable soit désormais étendue à tout son catalogue.