Le Centre de recherche en civilisation canadienne-française de l’Université d’Ottawa fut fondé en 1958 à l’initiative de quatre professeurs du Département de français : Bernard Julien, Jean Ménard, Réjean Robidoux et Paul Wyczynski, qui en assuma la direction durant les quinze premières années. Une publication collective, réalisée par Yves Frenette, l’actuel directeur (depuis 2007), souligne aujourd’hui le premier demi-siècle d’existence de cette institution qui est « le plus ancien centre de recherche sur la littérature, la culture et l’histoire du Canada français » en Amérique et qui joue un « rôle de gardien de la mémoire des francophones » d’Ontario.
En moins de soixante-quinze pages de texte, l’opuscule retrace pas à pas l’histoire du Centre et des activités qui s’y déroulèrent sous la gouverne de six timoniers, entre autres de Pierre Savard, dont on note à plusieurs reprises l’importance de l’apport (de 1973 à 1985). Paul Wyczynski en résume d’abord la première décennie, puis Yves Frenette, Michel Bock et Andrée Chenard signent un article mettant en lumière l’évolution de l’organisme, qui fut au départ voué au seul domaine de la littérature avant de s’ouvrir à l’interdisciplinarité. Ce texte foisonne en renseignements de toutes sortes : rattachements organisationnels, localisations, fréquentation, financement, ressources documentaires, activités de recherche, études franco-ontariennes, initiatives interuniversitaires, publication de diverses collections, divergences de vues…, sans compter les colloques, expositions, conférences publiques et festivals de films qui eurent lieu sous son égide. Michel Lalonde et Michel Gaulin s’intéressent ensuite respectivement à la collection polythématique des fonds d’archives du Centre et à la série bien connue « Archives des lettres canadiennes », dont le quatorzième tome est actuellement en préparation. Rolande Faucher fait quant à elle « l’histoire du lien qui s’est développé entre le CRCCF et la communauté franco-ontarienne ». Yolande Grisé clôt le collectif en exposant les trois défis qui, « au seuil d’un nouveau cinquantenaire », attendent le Centre qu’elle a dirigé de 1985 à 1997.
Mis à part deux surprenantes graphies onomastiques erronées (« Robert de Rocquebrune » et « Léo-Paul Morin »), très peu d’anomalies déparent cet ensemble commémoratif à la fois bref et complet, dont la présentation aérée, sur papier glacé, s’accompagne d’une riche et abondante documentation iconographique.