L’histoire dite de « l’Auberge rouge » ou de « l’Auberge sanglante » est une célèbre affaire criminelle de France : au XIXe siècle, les propriétaires d’un refuge campagnard, aidés d’un domestique, auraient fait passer de vie à trépas leurs clients les mieux nantis pour les détrousser.
La rumeur populaire enflant les faits au fil du temps, on a prêté aux assassins des travers effroyables et surtout un sans-gêne dans les meurtres et la manutention des corps, les trois complices ayant même bénéficié de la protection de la gendarmerie.
Néanmoins, l’aubergiste, son épouse et leur employé furent arrêtés, jugés coupables et exécutés. Les nombreuses accusations de témoins oculaires contribuèrent à cette condamnation. Or, Gerald Messadié examine ces témoignages en détail pour y relever de sérieuses incohérences. La réouverture du dossier constitue la première partie de son essai. Dans le second volet, après avoir conclu que les condamnés étaient probablement innocents, l’auteur tente d’expliquer qui aurait eu intérêt à provoquer la chute de l’aubergiste, et pourquoi.
Les dédales explicatifs à travers l’historique royaliste et les mésaventures des chouans risquent d’égarer plus d’un lecteur, mais les efforts et la science de Messadié ont au moins le mérite d’offrir une autre version d’une histoire jusqu’ici incontestée.