Alan Greenspan a été à la barre de la Federal Reserve Board de 1987 à 2006. Peu après sa nomination par Ronald Reagan, il a dû faire face au krach de 1987. De plus, au cours de sa présidence, le monde a connu des changements radicaux qui ont influé fortement sur l’économie. Il offre, dans ses mémoires, qui constituent la première moitié du Temps des turbulences, un témoignage unique sur ces transformations.
Alan Greenspan affirme que la chute du mur de Berlin, en 1989, a été une étape déterminante pour l’économie mondiale. Dans les années qui ont suivi, les pays à économie planifiée ont, pour la plupart, adopté le capitalisme de marché. Au même moment, la mondialisation du commerce progressait. Les travailleurs des pays occidentaux se sont donc vus mis en concurrence avec une main-d’œuvre abondante et qualifiée, ce qui a entraîné une période d’inflation modérée. D’autre part, la croissance économique de plusieurs pays d’Asie, où le taux d’épargne est plus élevé qu’en Occident, a rendu disponibles d’importants capitaux qui ont provoqué la diminution des taux d’intérêt partout dans le monde.
En plus de telles observations économiques, les mémoires d’Alan Greenspan renferment de nombreuses anecdotes souvent fort intéressantes. Il y raconte notamment comment le président Reagan, lors d’une campagne électorale, retourna habilement à son avantage une erreur qu’il avait commise lors d’un discours. Il avait qualifié de dépression plutôt que de récession la crise économique vécue aux États-Unis sous son prédécesseur, Jimmy Carter. Après que son rival lui eût reproché son erreur, il riposta en déclarant : « Si c’est une définition qu’il veut, je vais lui en donner une. On traverse une récession quand votre voisin perd son travail. On traverse une dépression quand vous perdez le vôtre. Et le redressement se produit quand Carter perd le sien ! »
Dans la seconde partie du Temps des turbulences, Alan Greenspan explique certains concepts économiques. Il fait ensuite une analyse lucide de l’économie mondiale actuelle, par région, et termine son ouvrage par une prospective économique jusqu’en 2030.
En somme, Le temps des turbulences est un ouvrage qui captivera quiconque s’intéresse à l’économie mondiale.