À l’occasion d’événements soudains et tragiques, deux personnages familiers sont à nouveau réunis dans le roman de Peter Straub : le détective Tom Pasmore et le romancier Timothy Underhill.
À bout de nerfs, Nancy avale un tube de somnifères, se coule dans le bain, met un sac de plastique sur sa tête et s’ouvre les avant-bras. Impossible de se rater. Son fils Mark la trouve, exsangue, gisant dans l’eau rougie de la baignoire familiale. Quelques jours après les funérailles, Mark disparaît à son tour. Intrigué par ces disparitions aussi subites qu’inattendues, Tim Underhill, le beau-frère de Nancy, entreprend de résoudre ces énigmes avec l’aide de son ami, Tom Pasmore. À Millhaven, Tim tente de mieux connaître ce neveu avec lequel il n’a eu que de rares échanges. Mark, qui lui semblait un peu déséquilibré, à tout le moins désorienté, devait bien se trouver quelque part. L’ami de Mark, Jimbo, finira par le convaincre que son neveu était en proie à une obsession qui se faisait plus pressante et oppressante de jour en jour : le 3323 North Michigan Street. « Chaque fois que Mark apercevait la maison abandonnée, il s’attendait plus ou moins qu’elle se soit de nouveau fondue dans le décor, mais elle persistait à se présenter avec la même clarté étonnante que lorsqu’il l’avait remarquée pour la première fois en arrivant dans la rue. »
À l’instar de Stephen King, Peter Straub est l’un des maîtres incontestés de la littérature fantastique. Or, dans Les enfants perdus,on dirait qu’il a un peu perdu la main. Serait-ce que son sens du suspens et du mystère s’est émoussé au fil des années ? que la traduction ne rend pas justice à la version originale ? Pourtant, si son livre était porté au grand écran, l’histoire aurait sûrement de quoi nous glacer le sang, mais dans sa forme écrite, il en présente plutôt une version édulcorée. Peter Straub nous a habitués à mieux.