Maxime Houde, jeune auteur dans la trentaine qui avait déjà signé chez Alire La voix sur la montagne (2000) et La mort dans l’âme (2002), nous revient avec un troisième roman. Où l’on retrouve l’ex-policier devenu détective privé, Stan Coveleski, sorte d’anti-héros qui passe ses journées à attendre d’improbables clients.
Montréal, après-guerre. 1947. La secrétaire de Stan a été kidnappée, son bureau mis à sac, et voilà que bientôt des personnages peu recommandables du milieu du jeu clandestin et de la prostitution lui proposent d’échanger Emma contre des photos dont il ignore tout. Comme si cela ne suffisait pas, l’homme fait l’objet d’une surveillance policière, broie du noir et se débat avec le souvenir d’un événement qui a provoqué sa rupture avec Kathryn, sa femme…
La plume est pertinente, les descriptions précises et non dénuées de sensibilité (« Il n’avait pas l’air vieux, seulement expérimenté ») ni d’humour (« Le temps avançait aussi vite qu’un escargot qui grimpe une pente raide avec un piano sur le dos »). Il est toutefois dommage que quelques coquilles viennent entacher la fluidité de l’écriture (quelques participes passés ou verbes désaccordés, quelques anglicismes [« excepté pour » ou « sauf pour »]). Citons aussi ce lapsus, source d’humour involontaire : « – Tu as parlé à la défunte, après la cérémonie ? » Heureusement, le contexte est suffisamment clair pour que l’on comprenne qu’il s’agit de la veuve
À ces petits bémols près, Maxime Houde nous fait néanmoins passer un bon moment : le style est agréable, la psychologie des personnages est bien vue, et si l’intrigue est rudimentaire, elle est très efficacement campée : n’est-ce pas là tout ce qu’on attend d’un bon polar ?