Cet ouvrage est le quatrième de la collection « Écrire », dans laquelle on demande à des auteures et auteurs du Québec de partager les secrets de leur métier.
Quel genre d’enfant a été celui ou celle qui s’est dirigé vers l’écriture ? Comment voyait-il les gens ? Les choses ? La vie ? Qu’est-ce qui l’a marqué, séduit, apeuré ? Était-il renfermé ? Expansif ? Tourmenté ? À quel âge a-t-il lu son premier livre, écrit son premier texte ? Quand a-t-il senti qu’il était fait pour l’écriture ? Qu’en ont pensé ses parents ? Qu’en pensait-il lui-même ?
Il y a tant de questions qu’on se pose à propos des auteurs ! Leur donner la parole, les faire connaître par le biais de leur propre plume, est assurément leur offre une tribune privilégiée. L’écriture est une belle chose, il est légitime de vouloir se rapprocher de ceux qui sont près de la beauté, qui la créent.
Dans le cas de Madeleine Gagnon, c’est tout simplement savoureux.
En six chapitres, elle nous emmène dans sa vie de petite fille, à Amqui, là où elle entend les mots, s’en amuse, se les répète, les voit vivre dans les attitudes humaines, les joies, les malheurs, se les chante, puis apprend à les écouter en histoires, à les lire, puis à les écrire, à s’en mettre de côté pour créer plus tard ses propres histoires. Enfin… Tellement de choses. Et c’est passionnant parce qu’on a l’impression de retomber en enfance et d’y redécouvrir des moments précieux qu’on a oubliés. Un texte très généreux, d’un style superbe. D’ailleurs, le plus étonnant, c’est justement que cette façon que Madeleine Gagnon a d’écrire avec de longues phrases, presque dépouillées de ponctuation, colle à son vécu et aux décors de son enfance avec une vérité déconcertante.