Henry Troyat, né à Moscou en 1911, publie un trente-deuxième roman, après sept suites romanesques, six recueils de nouvelles, vingt-cinq biographies et plusieurs essais. Membre de l’Académie française, récipiendaire du prix Goncourt en 1938, c’est un auteur prolifique ! Son dernier roman aborde une réalité proche de celle que peut vivre l’écrivain.
Armand Boisier, veuf, vit avec sa fille Sandy qui le seconde. Membre de l’Académie française, il pense qu’à son âge, (85 ans), il est préférable de fréquenter des vieux ; il est à l’aise avec eux. Il croit n’avoir jamais écrit pour la gloire, mais cherche encore son nom dans la liste des best-sellers. Il craint que son imagination ne s’épuise peu à peu ; sa fille lui conseille parfois d’abandonner un projet qui lui paraît « démodé ». Il se demande souvent combien de lecteurs il a pu décevoir ou tromper. Il supporte difficilement l’arrivée de jeunes auteurs plein de talent, applaudis par les médias qui l’oublient facilement, lui « Le Maître » ! Surtout quand sa fille et son amant paraissent en couverture des magazines et honorent de leur présence toutes les réceptions. Sa fille n’a plus de temps à perdre avec lui.
C’est un roman, oui, mais c’est l’illustration des doutes que vivent ceux qui s’acheminent tranquillement vers le terme d’une vie, d’autant plus qu’ils sont connus et ont été applaudis par un large public. C’est une lecture qui donne à réfléchir.