Ampleur de la vision et souci du détail font, chez Pierre Caron, excellent ménage. À raconter un siècle, la tentation était pourtant menaçante de se permettre de légitimes et paresseux raccourcis. Quand, de surcroît, le siècle qu'on ressuscite a pris fin en même temps que le Régime français au Québec, un certain flou aurait été excusable. Après tout, noms et coutumes ont pu fluctuer, tant à propos des personnes que des lieux.
Aux yeux de l'auteur, de telles excuses ne tiennent pas la route. Il manifeste, au contraire, le plus grand scrupule à guider le lecteur dans des tracés qui parfois n'existent plus et à recréer dans les imaginaires une société dont les clivages sont, heureusement d'ailleurs pour la plupart d'entre eux, révolus.
Des nuques rebelles
La colonie, dont Pierre Caron retrace les virages et le quotidien dans La naissance d'une nation
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