Extrait d’un récit à paraître aux Éditions 8 en mai 2024
Il me faudrait mettre un terme définitif au mythe de la maison natale que je traîne depuis si longtemps. Le petit pavillon à demi caché dans un bouquet d’érables plein de recoins et de mystère n’a jamais existé que dans mon imagination. Peut-être aussi dans celle de mes deux frères aînés, je ne sais, nous n’en avons jamais parlé dans les quelques années où nous avons vécu ensemble comme adolescents.
Quand mon père est parti à la guerre vers ce lieu vague qu’on appelait « front de l’Est », nous sommes restés sans ressources. Les autorités avaient promis une aide aux épouses des prisonniers ou plutôt aux veuves de guerre, nous n’en avons jamais vu la couleur. Mon père n’est pas revenu. Je ne sais trop comment la mère allait se débrouiller pour nous faire vivre . . .
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