Les souvenirs que j'ai de la Faculté des Lettres de l'Université de Montréal ont peu à voir au fond avec les cours que j'ai suivis. Si j'ai gardé mémoire de certains professeurs d'histoire, j'ai bien conscience d'avoir été tout compte fait un mauvais étudiant. Distrait, occupé que j'étais à travailler manuellement pour régler les frais d'inscription, je ne songeais qu'au jour où certificat en main je deviendrais professeur de littérature dans une maison d'enseignement.
Je n'oublierai jamais toutefois les conversations que j'ai eues lors d'interminables déambulations dans les corridors presque déserts de l'université avec un ami qui deviendrait plus tard écrivain. Claude Mathieu était mon aîné de trois ans. À l'âge que j'avais alors, cette différence paraissait énorme. De plus, Claude avait une culture que je n'avais pas, semblait avoir tout lu. Pendant les cours de littérature et de langue latine, il donnait l'impression de . . .
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