« On n’écrit pas des livres avec ça. […] je ne suis pas un romancier. » Tel est, dans Le wagon à vaches (1953), le confiteor du narrateur – qui ne se prend surtout pas pour un artiste. Quel est ce « ça » et qui est Georges Hyvernaud ?
L’auteur, né en 1902, fut professeur dans les Écoles normales d’instituteurs, après avoir été lui-même élève à l’ÉNS de Saint-Cloud ; mobilisé en 1939, il est fait prisonnier en 1940 et passera cinquante mois dans les oflags de Poméranie avant de retourner à son métier, nourri d’une expérience qui devait fournir la matière essentielle des ouvrages entrepris, dès sa captivité, sous forme de carnets. Il appartient donc à cette génération d’écrivains pour qui la guerre ne pouvait pas ne pas trouver, à des degrés variables de transposition, sa traduction littéraire. Mais le « ça » n’est pas cela seulement, c’est aussi, charriée par le flux du malheur collectif, la misère ordinaire de l’homme sans grade, sans titre, sans relief. L’homme dont le nom même est totalement anonyme. Celui dont on ne fait pas un roman, parce qu’il ne fait pas d’histoires. Georges Hyvernaud non plus n’a pas « fait » beaucoup d’histoires, puisqu’il n’a pas écrit de « vrais » romans, et la discrétion qu’il a gardée jusqu’à sa mort, en 1983, a dissimulé un talent que, fort heureusement, on redécouvre depuis deux décennies.
L’air du temps
C’est dans le no 15 des Temps modernes, daté du mois de décembre 1946, que fut publié sous la rubrique « Témoignages » un chapitre du livre qui, quelque deux ans plus tard, devait paraître sous un titre très abrupt : La peau et les os. Le préfaçant, Raymond Guérin qui préparait alors le récit de sa propre captivité, Les poulpes1 (1953), écrivait que sans aucune « surcharge littéraire » Hyvernaud avait « su peindre le drame intérieur de l’homme qui sent qu’il cesse d’être un homme ». Si la formule fait désormais penser à Se questo è un uomo (1947), de Primo Levi, Guérin prenait soin cependant de distinguer, en faisant allusion aux ouvrages de David Rousset (L’univers concentrationnaire, 1946, Les jours de notre mort, 1947), l’horreur des camps de déportés et les souffrances endurées par les prisonniers de guerre : c’est ce degré bien moindre dans la déchéance qui, malgré sa sincérité, permet à Hyvernaud de faire preuve d’humour, dans un ton parfois proche d’Henri Calet (Le bouquet, 1945), de Francis Ambrière (Les grandes vacances, 1946) ou de Jacques Perret (Le caporal épinglé, 1947), eux-mêmes anciens détenus. Mais sans doute est-ce grâce à son originalité que le livre d’Hyvernaud fut remarqué et qu’il demeure l’un des ouvrages les plus insolites de l’immédiat après-guerre, par sa lucidité et son cynisme. Le retour décevant du prisonnier à la vie civile, les impressions rapportées d’une captivité aussi débilitante qu’humiliante, le regard jeté sur la condition humaine, les trouvailles stylistiques font de ce bref récit l’emblème d’une littérature qui, au cours de la décennie suivante, s’enfoncera davantage encore dans la noirceur. Le wagon à vaches, publié bien tardivement, s’inscrivait dans la même veine, mais passa inaperçu : il n’en mérite que mieux d’être relu dans la continuité du précédent.
C’est ainsi que les hommes vivent
L’une des caractéristiques de l’écriture hyvernaldienne est qu’elle participe d’un mouvement littéraire, né après la Grande Guerre avec Emmanuel Bove, Eugène Dabit ou Louis-Ferdinand Céline, un « courant noir » qui se définit par un ensemble de traits, aussi bien thématiques que stylistiques. Il n’est d’ailleurs pas étonnant que ce soit dans Les Temps modernes qu’ait paru le premier texte d’Hyvernaud, lequel a pu être considéré comme un auteur « existentialiste2 », même à tort, et que son éditeur fût Jean d’Halluin qui, aux Éditions du Scorpion, publiait les romans nihilistes de Vernon Sullivan (Boris Vian) et de Sally Mara (Raymond Queneau). Nul doute que, dans nos deux récits, la réalité telle qu’elle est perçue inspire comme une « nausée », tout en suscitant parfois le rire par la violence de la caricature. Commençons par la face la plus sombre. S’il y a un existentialisme, chez Hyvernaud, c’est dans la philosophie qu’il s’est faite au cours de sa captivité, puis lors de son retour parmi les « civils », ceux qui avaient continué de mener, sous l’Occupation, une vie pantouflarde : de la première période, il tire sa sensibilité tragique, de la seconde, sa férocité sociale. Et, si l’existentialisme est un humanisme, il passe d’abord par l’expérience de la déshumanisation : de ses vrais souvenirs, l’ancien prisonnier dit qu’« Ils sentent l’urine et la merde3 » et il faut lire le passage sur les « cabinets » du camp pour comprendre à quoi se résume l’« existence ». L’humiliation subie par celui qui ne se voit plus que comme une mécanique qu’il faut « emplir » et « vider » détruit l’âme encore plus que le corps : « Quand une fois une certaine confiance qu’on avait en soi et en l’homme a été ruinée, il n’y a pas de remède. » De là un registre métaphorique convoquant l’animalité, qui culmine avec le titre Le wagon à vaches, inspiré certes par les wagons à bestiaux transportant les prisonniers mais aussi par l’attitude bovine de l’humain en général. Humiliation et résignation : « Rien ne compte plus pour un homme qui ne compte pas. » ; abjection et dépossession de soi : l’inventaire des détenus ou celui des Russes qu’on ensevelit (trois cents par fosse, ni plus ni moins) a la même fonction, réduire l’individu à un numéro, effacer jusqu’au souvenir de son nom. Ainsi les dernières phrases de La peau et les os sont-elles consacrées à un ancien élève du narrateur : « J’écris son nom, Gokeleare, comme on écrit un nom sur une croix. Mais personne ne lit les noms sur les croix. Et il n’y a même pas de croix. Il n’y a rien. »
Le néant de l’être
Parfois vécue brutalement, la déshumanisation est le fait de la société elle-même, composée de « limaces », d’« asticots » , de « crabes » , variantes des cloportes que l’on trouve chez Gustave Flaubert ou Jules Renard. Quant au narrateur, chez Hyvernaud, il n’a pas son pareil dans l’antihéroïsme, si ce n’est chez Emmanuel Bove4 ou Henri Calet : « Comme usager du wagon à vaches, j’appartiens au modèle courant. » ; l’on devine que l’auteur, même s’il tient à donner l’idée la plus juste possible de la déréliction, est vite tenté par l’ironie. Sa cible favorite, bien entendu, est la « bonne » société, celle d’un chef d’établissement : « Quand il prononçait : nos chers prisonniers, je sentais, par la vertu de cet adjectif possessif, que mes cinq ans de nuit et de boue m’échappaient. » ; ou d’un député : « Sa voix, la voix de Danton, répandait dans la rue Sainte-Goutte un fracas d’appel aux armes et des rumeurs d’émeute. » Et Hyvernaud de dénoncer les mythes sociaux : « Ils nous laissaient croire aux morales, aux musées, aux frigidaires, aux droits de l’homme » , comme il raille l’histoire telle qu’on l’écrit dans les manuels scolaires, celle dont l’homme physique est absent, « L’Histoire des historiens n’a pas d’odeur » , ou la religion : « Donnez-nous la tambouille et la lessive chaque jour. » Si l’existentialisme est un humanisme, donc, c’est qu’il récuse l’humanisme des bien-pensants, celui, par exemple, du « vieil universitaire » qui « tient le milieu entre le vieux magistrat et le vieux prêtre. C’est gris, c’est gras, c’est grave »
« On parodie de la parodie »
Le bonheur à lire Hyvernaud vient, entre autres, de son don pour l’aphorisme et l’expression juste : « On remet sa vieille veste, on remet sa vieille vie », « Je me sens oublié comme un mort à son enterrement » ; « Le ventre des gens qui n’ont rien dans le ventre », « Les vivants deviennent présidents. Les morts deviennent monuments » L’humour est toujours au coin de la phrase, même et surtout quand il est noir ; à propos d’une ville allemande qui fut médiévale : « Quelques tonnes de bombes l’avaient modernisée : plus rien que des pans de murs et des tas de briques ». Ce goût de la dérision, on le perçoit également dans le choix des noms qui, bien entendu, équivaut à la négation du nom « propre » ; la liste est longue, en voici simplement quelques exemples (le narrateur, lui, préfère évidemment l’anonymat, voire le « nonymat5 ») :
— dans La peau, les prisonniers : Vignoche, Chouvin, Faucheret (agrégé, normalien, qui vole un morceau de pain à Pochon), Ure, Tronc, Pimbare, Peignade, Beuret, Percheval (un polytechnicien devenu fou et répétant inlassablement les mêmes gestes : « les freins étaient cassés […] C’était un homme qui avait compris que tout revient toujours au même ») ;
— dans Le wagon, les notables : Athanase Bourladou6, le Président-Doumerche (qui a donné son nom à une place), André Loufiot (académicien), le chanoine Coudérouille (qui fait penser aux fameuses « rouilles encagées »), Corchetuile le boucher, Rudognon le libraire ; les acteurs de la guerre : le capitaine Lebiche (qui a une tête de mouton), L’Amerlo (qui a « la cervelle comme un frigidaire »), Beaulavoir Alfred, Choupar Anatole (morts pour la France), Tombedieu, Malebranche, Passegrain (collabos ou résistants, pile ou face) Guignol’s band, disait Céline.
Comique de mot, comique de situation, comique de caractère, le professeur de lettres Hyvernaud connaissait son théâtre classique par cœur, ce qui lui a permis d’en faire la charge, comme de la Littérature, avec une majuscule.
L’art de la satire
Écrire, c’est beaucoup mentir, surtout quand on fait de la littérature profession (parfois même de foi) et soumission à une idéologie ; aussi Georges Hyvernaud s’en prend-il aux chantres de « l’énergie spirituelle », tel « Monsieur Paul Valéry », aux « belles âmes », version Georges Duhamel (« Comme ce serait touchant, la captivité vue par lui. Un bloc d’amitié et de douceur. »), à ceux qui citent Nietzsche, Pascal, Kant, Gide (« On croirait des stations de métro. ») ou Péguy7 – un Péguy « peuple », un Péguy canonisé (« Saint Péguy, priez pour nous. ») –, ceux qui vibrent aux tragédies de Corneille, « école de grandeur d’âme » ou ceux qui, à l’occasion d’une conférence, se permettent de « tripoter Stendhal en public ». Voilà pour les « humanités classiques et modernes ». Mais il étend ses sarcasmes, aussi, à la production contemporaine, à ces livres « […] où il ne se passe rien. On en écrit beaucoup comme cela en ce moment », aux poètes qui « chantaient la Marseillaise et les lendemains qui chantent, la rose, le réséda et les cheveux d’Elsa » ; il compare Sartre à Paul Bourget8, dénigre la littérature engagée (« Les philosophes, il leur suffit de presser doucement sur un mot – sur le mot existence par exemple […] et voilà, ça y est, la méditation se met à sortir et à s’étaler comme une pâte dentifrice. Égale, onctueuse, inépuisable. ») comme la glose qui pontifie sur les romans où l’on peut « découvrir une vision du monde (les critiques sérieux emploient l’expression allemande pour faire encore plus sérieux) ». En revanche, il défend Henry Miller (Tropique du Cancer), fait s’indigner Mme Bourladou devant les auteurs qui n’écrivent « Même pas du français, rien que de l’argot, des grossièretés » – plaidoyer pro domo ! – et s’il attaque Proust9 (« Ça se passe du côté de Guermantes, le roman. Pas du côté des employés de bureau et des gardiens de square. »), il s’emporte encore plus violemment contre les idéalistes prolétariens : « De toutes les impostures littéraires, le populisme me paraît la plus indécente, qui feint de croire que les pauvres bougres (les humbles, pour parler en style attendri), disposent eux aussi d’une vie profonde, d’appréciables richesses spirituelles, de complexités inexplorées ». C’est que, pour cet iconoclaste, « Des expériences comme la guerre, la captivité, ça ronge les mots et les fables dont on voudrait se masquer les réalités de sa condition ». Et de façon tout à fait insolite, le narrateur du Wagon, qui écrit mais qui n’est pas écrivain – il travaille chez « Busson frères, Eaux gazeuses » – trouve une vertu aux graffitis de la pissotière qu’il fréquente : « Cette littérature rudimentaire et passionnée permet de saisir tout ce qu’il y a de primitive violence dans l’acte d’écrire ». On peut en sourire mais cela date, quand même, de la fin des années quarante et l’on sait ce qu’il s’est passé depuis dans le domaine de l’action (painting, writing, etc.).
Modernité
On note, bien entendu, chez Hyvernaud, la facture d’une époque, dans les registres lexicaux ‘ l’argot, les onomatopées, quelques mots allemands au temps de la captivité ou anglo-maniaques après la Libération (« sex-appeal, darligne, pineup ») –, quelques néologismes (« Je rêvoche […] ma rêvacherie ») ou tours populaires (« Ma femme Marthe, celle qu’on est mariés »). Il utilise aussi des techniques, dont il se moquait10, qui consistent, par exemple, à mêler le discours direct à l’indirect – et il y parvient très bien, avec ou sans guillemets –, à entrecroiser des bribes de conversation, de leçons ou de prières récitées, à citer des chansons (La p’tite Amélie, Une choupetta de Maurice Chevalier). Mais l’essentiel n’est pas là ; ce que cet écrivain, qui par ailleurs était un lecteur avisé et un remarquable essayiste, avait compris avant bien d’autres, c’est que l’on ne pouvait plus, après 1945, s’adonner à un supposé « réalisme », que l’Auteur ne pouvait feindre, sans plaisanter, de s’absenter de son œuvre comme un Deus absconditus. Aussi s’amuse-t-il, par le biais d’une mise en abyme, à se représenter tentant d’écrire le « roman » que le lecteur tient, finalement, en main ; c’est le principe de la Recherche proustienne, à cette différence près que le sujet hyvernaldien n’a aucune vocation à l’écriture romanesque. Ici revient la question du « ça » : « En voilà un bouquin que j’aurais aimé écrire. […] Mais pour écrire ça il faudrait un gars autrement costaud que moi. », dit celui qui dans La peau et les os oppose la « captivité en chromos » à « ce bouquin dur et vrai sur le monde des captifs », qu’il s’estime incapable de faire. Quant au narrateur du Wagon, dont j’ai dit qu’il était employé, sans doute aux « écritures11 », l’activité littéraire ne semble pour lui qu’un passe-temps, un jeu de patience. « Je prends du papier et je me mets à tracer des mots. Une manie d’homme solitaire. […] Mettre des mots à côté des mots, sérieusement, soigneusement. En cherchant le plus court chemin d’un point à un point-virgule. » C’est bien d’un jeu, d’ailleurs, avec son collègue Bourladou, que naît le projet de ce récit dont il cherche le nom : « Le wagon à vaches, ai-je dit. Tu ne trouves pas que ça ferait un bon titre : le wagon à vaches ? » Et, après qu’il se sera demandé : « Est-ce que je suis fichu d’écrire un livre ? », les derniers mots du volume formuleront cette promesse : « Que j’essaye au moins d’écrire Le wagon à vaches ». Fiction dans la fiction, certes, mais en est-ce bien une, de fiction, voire d’autofiction12 ? Est-ce que « ça » ressemble à un « roman » ? Précisons que La peau et les os n’a jamais prétendu l’être13, paru sans aucune mention générique en 1949 et donné pour « récit » dans la réédition de Ramsay, alors que Le wagon à vaches a été présenté comme tel ; s’il est indéniable que, du premier au second, on sent l’effort pour aller vers un texte plus fictionnel14, ce n’est qu’une esquisse, les éléments restant, à quelques nuances près, ces mêmes petites ou grandes misères de la vie de tous les jours (« Ça repousse toujours, la faim, les poils, la crasse, la guerre. ». Non décidément, on ne fait pas un roman avec « ça », cette matière qui colle à la conscience jusqu’à l’écurement. « J’en ai assez de raconter ces trous à merde […] Ça ne m’amuse pas. […] J’aime bien la poésie. » Aveu qui se vérifie dans le style même : « Pauvre nuit des hommes. Grande nuit des plaines et des forêts », lit-on dans La peau et les os, en singulier contraste avec le prosaïsme d’autres scènes ou la crudité d’un certain lexique. C’est bien là que je vois la modernité de Georges Hyvernaud, dans ce refus de l’uniformité, dans cette hésitation entre le témoignage, la narration ou l’essai, entre la rudesse des mots et l’harmonie des sons, entre le rire et l’émotion. Mais, au fond, pourquoi choisir ? Si l’écrivain a un privilège, c’est de pouvoir se glisser dans la peau du caméléon, et même, pour revenir à Baudelaire15 que je citais au début, de vouloir nous faire croire, comme le diable, qu’il n’existe pas. Ce fut la ruse – et l’éthique – d’Hyvernaud qui, après une éclipse effective, entame sa « revie littéraire ».
1. Voir Nuit blanche no 78, p. 28-31.
2. Roger Nimier, à propos du Wagon à vaches, est même allé jusqu’à en faire un « enfant de Sartre ».
3. Toutes les citations sont tirées soit de La peau et les os ou soit de Le wagon à vaches.
4. L’exergue du premier chapitre du Wagon, emprunté à Stendhal, est : « Je ne choisis pas mes amis », ce qui fait un amusant écho au premier roman d’Emmanuel Bove, Mes amis (1924).
5. Jacques Lecarme, « Georges Hyvernaud », Roman 20-50, no 7, mars 1989, p. 138.
6. Inspiré du célèbre prédicateur Louis Bourdaloue (1632-1704), lui-même ayant, très involontairement, fourni le nom servant à désigner un vase de nuit, ce qui fait dire malicieusement au narrateur : « Je devrais savoir qu’un urinoir n’est pas un objet à évoquer dans un salon. Je fréquente assidûment l’urinoir de la rue Deux-Églises » et « Pas de pot ? Mme Bourladou paraissait ne pas comprendre. Je lui ai expliqué que c’était un terme qu’utilisent les philosophes existentialistes pour définir certains aspects de notre condition dans le monde ».
7. Des cinq chapitres de La peau et les os, le quatrième s’intitule « Leur cher Péguy ».
8. Un pamphlet célèbre de Jacques Laurent, « Paul et Jean-Paul », a été publié dans La table ronde en février 1951.
9. Il lui avait consacré un article en 1935, « Proust, les fleurs et les femmes » ; reproduit dans Carnets d’oflag, p. 292-297.
10. « Des romans, je saurais bien en écrire aussi bien qu’un autre. Tout le monde sait. C’est devenu une technique à attraper. Il y a des recettes pour ça, des trucs le monologue intérieur et le reste. » (La peau et les os)
11. C’est l’emploi-type du personnage aboulique ‘ celui de Salavin, précisément ‘ dont le grand modèle est bien sûr le Bartleby de Melville (1856).
12. Voir l’étude de Judith Kauffmann, « La peau et les os de G. H. ou l’écriture de soi entre témoignage et (auto)fiction », Présence de Georges Hyvernaud, p. 129-137.
13. On y trouve pourtant des pages « romanesques » comme ce récit de la débâcle dans le chapitre « faire semblant ».
14. Qui aurait pu se développer avec Lettre anonyme.
15. G. H. lui a consacré un article, « Baudelaire, poète des regards », Les marges, no 193, 10 novembre 1932.
Œuvres de Georges Hyvernaud :
La peau et les os, éditions du Scorpion, 1949 et Ramsay,Œuvres complètes I, 1985 et Le Dilettante, 1993/1997 ; Le wagon à vaches, Denoël, 1953 et Ramsay, Œuvres complètes II, 1985 et Le Dilettante, 1997 ; Lettre anonyme, nouvelles et autres inédits, Ramsay, Œuvres complètes III, 1986 et nouvelle édition à paraître au Dilettante (2002) ; Carnets d’oflag, prose et critique littéraire, Œuvres complètes IV, 1987 et Le Dilettante, 1999 ; L’ivrogne et l’emmerdeur, lettres à sa femme 1939-1940, Seghers, 1991 ; Feuilles volantes, Le Dilettante, 1995 ; Visite au Scorpion, éditions Guénot, 1997 ; Lettres de Poméranie, 1940-1945, éditions Claire Paulhan, 2002.
Études critiques : Grandes Largeurs, no 11, été 1985 ; no 12, été 1987 ; La NRF, no 389, juin 1985, p. 64-67 ; no 399, avril 1986 ; n° 421, février 1988 ; Roman 20-50, no 7, mars 1989 ; no 10, décembre 1990 ; no 12, décembre 1991 ; no 15, mai 1993 ; Nord’, no 20, décembre 1992 ; supplément au no 21, octobre 1993 ; Europe, no 811-812, novembre-décembre 1996 ; Plein Chant, no 61-62, automne-hiver 1996 ; Bulletin de l’Amicale des Élèves et Anciens Élèves des Écoles Normales Supérieures (Lyon, Fontenay/Saint-Cloud), no 1, mai 1998 ; Le Matricule des anges, no 29, 15 janvier-15 mars 2000 ; Roland Desné, « Georges Hyvernaud », La Revie littéraire (B. Alluin & B. Curatolo éd.), Le Texte et l’Édition, 2000, p. 117-127 ; Présence de Georges Hyvernaud, Actes du colloque de Reims (1999), Presses Universitaires de Reims, 2001 ; Cahiers Georges Hyvernaud, no 1, année 2001 (édités par la Société des Lecteurs de Georges Hyvernaud,