Quand je sortirai de ma peau / où tout n’est rien,
j’irai non vers la lumière / mais dans la tornade des ténèbres.
Denis Vanier, Renier son sang
Anarchiste, bum, martyr, mauvais garçon, poète maudit – poète majeur de notre littérature
Le précédent numéro de Nuit blanche jetait un œil rétrospectif sur le Québec contre-culturel des années 1970. Orientons maintenant la lunette vers Denis Vanier, figure emblématique de cette époque, poète décédé en 2000 dont les recueils suscitent l’intérêt – votre bouquiniste préféré vous le dira – d’une nouvelle génération de lecteurs. Par Rémi Ferland : récit d’une rencontre et d’une amitié littéraire hors du commun. Et par Thierry Bissonnette, alias Thierry Dimanche, la « nécessaire relecture » d’Une Inca sauvage comme le feu.
Tout comme le « personnage » Vanier présentait nombre d’attributs susceptibles de détourner l’attention de l’essentiel, la « légende » Kérouac a porté ombrage à ce qui constituait sa quête identitaire et littéraire. La vie est d’hommage, ouvrage qui réunit des textes inédits – écrits en français – invite à découvrir un Jack Kérouac « entre l’errance et l’enracinement, d’une sincérité renversante ». Par Jean-Paul Beaumier.
Parmi les autres propositions de ce numéro, deux entrevues, deux parcours d’écrivains. D’abord le « romancier tardif » qu’a rencontré Michèle Bernard : Denis Thériault, auteur du « magnifique ovni littéraire » qu’est L’iguane. Puis, du Sexe des étoiles à Ce qu’il reste de moi, le territoire d’où naissent les œuvres de Monique Proulx. Entrevue par Pierrette Boivin.
Depuis vingt ans, un nombre impressionnant d’œuvres étatsuniennes, parfois canadiennes-anglaises, ont été traduites pour le public de la francophonie et publiées chez Albin Michel dans « Terres d’Amérique », collection qui nous avait donné à ses débuts l’inoubliable récit Mes années grizzly du vétéran du Vietnam Doug Peacock. Laurent Laplante, Jean-Paul Beaumier et Yvon Poulin se sont respectivement plongés dans une anthologie de 21 nouvelles de la collection, dans la touffeur des bayous de la Louisiane (Tom Cooper) et dans l’univers de Louise Erdrich, sur qui nous reviendrons dans le prochain numéro. En complément dans nuitblanche.com : plusieurs autres titres de « Terres d’Amérique ».
Le maître d’Albert Camus
Les plus beaux sites, les plus beaux rivages sont plantés de cimetières qui ne sont pas là par hasard ;
on y voit le nom de ceux qui, trop jeunes, ont été pris de panique devant tant de lumière projetée en eux-mêmes.
Ces mots sont de Jean Grenier (Les îles). Les fervents lecteurs de Camus connaissent bien le nom de celui qui fut son professeur de philosophie à Alger, mais peut-être moins l’œuvre qu’il a laissée. Bruno Curatolo nous la présente.