PÈRE ET MÈRE, TU PORTERAS
Je ne me rendais pas compte que mes parents étaient encore jeunes, que ma mère était belle, que mon père riait comme un enfant quand il parvenait à oublier qu’il en avait trois.
Andrée A. Michaud, Bondrée, Québec Amérique, 2014, p. 17
Multiples, les figures du père et de la mère traversent ce numéro. « Sans doute, écrit Jean-Paul Beaumier, faut-il attendre d’être en pleine possession de ses moyens d’écriture avant […] de poser un regard à la fois juste et renouvelé sur l’image, réelle ou sur celle que l’on s’est forgée au fil des ans, de ses parents. » Message livré par la mère au seuil de la mort chez Hélène Dorion (« Consentir à l’éphémère, et à l’éternel recommencement »). Fil du temps filial remonté par Robert Lalonde et Michael Delisle (« Père et mère, tu porteras »). Désir d’exorciser le passé familial, « d’esthétiser la souffrance pour ne pas avoir à regarder l’horreur dans les yeux » chez Simon Roy (« Ma vie rouge Kubrick : Une fable noire »). Par Jean-Paul Beaumier.
De maternelle, la langue se fait matérielle chez Éric Charlebois, « qui dit l’Ontario français dans son éclatement et ses peurs ». Ici aussi, une préoccupation marquée pour la filiation, jusqu’à la non-paternité. Par Catherine Voyer-Léger.
France Théoret
« Je repensais l’histoire littéraire du côté des auteures, recomposais une antériorité pour accéder à des perspectives nouvelles. Pourquoi les écrivaines […] avaient-elles été si peu lues ? » Avec « Généalogie littéraire », France Théoret signe la rubrique LE LIVRE JAMAIS LU de ce numéro. Suit un entretien dans lequel l’auteure de L’été sans erreur revient sur les six entretiens, ceux-là avec Louky Bersianik, réalisés en 2006 et récemment publiés : une façon de « rendre à Cléopâtre ce qui appartient à Cléopâtre ». Par Thérèse Lamartine.
Prix des collégiens 2015
Des cinq ouvrages finalistes cette année au Prix littéraire des collégiens auquel Nuit blanche s’associe depuis quelques années, trois sont présentés dans ce numéro : Le feu de mon père de Michael Delisle (p. 52), La ballade d’Ali Baba de Catherine Mavrikakis (p. 25), Bondrée d’Andrée A. Michaud (p. 22). Sont aussi en lice Larry Tremblay pour L’orangeraie ainsi que Jean-Paul Beaumier pour Fais pas cette tête, commenté dans le numéro 136 de Nuit blanche (p. 37). Le prix sera décerné le 10 avril 2015 au Salon international du livre de Québec.
Bonne lecture ! Suzanne Leclerc