Installée confortablement dans un fauteuil du Hilton-Bonaventure, la grande dame aux maints combats – féministes et autres – attend d’être interviewée. Si le corps accuse quelque peu, la vivacité et la mémoire sont bien au rendez-vous, nonobstant les pénibles effets du décalage horaire entre Paris et Montréal. Bientôt 90 ans, c’est honorable, étonnant, vraiment ! Un tête-à-tête avec Benoîte Groult est un honneur et un vrai plaisir.
Venue présenter son œuvre récente, Mon évasion, Autobiographie, Benoîte Groult jure que « ce sera [s]on dernier livre » et ajoute avec coquetterie « à mon âge, quand même ! » Elle demeure scotchée à son cellulaire, qu’en bonne Française elle nomme portable, pour savoir le dernier chiffre de ses ventes. Lorsque arrive d’outremer l’appel de son éditeur Grasset, elle s’écrie : « Plus de 100 000 copies vendues ! Les moments forts des Fêtes – Noël et le Nouvel An – n’ont pas encore eu lieu, c’est très bien ! » L’octogénaire Groult est détachée, mais quand même.
L’enthousiasme de l’auteure fait pourtant plaisir à voir, toujours vif malgré la vingtaine d’ouvrages qu’elle a déjà à son actif, dont plusieurs best-sellers. L’écrivaine travaille fort à la promotion de ses livres, activité essentielle, indispensable. L’absence de promotion expliquerait selon elle l’insuccès du dernier roman de son mari Paul Guimard1. « Puisque j’ai décidé d’écrire Mon évasion, il faut que je le porte jusqu’au bout. Le dernier livre de Paul n’a pas marché, ce qui l’a beaucoup peiné. Pourtant il était aussi bon que d’habitude. J’ai bien compris la leçon. »
En 2006, ses lecteurs pensaient que La touche étoile serait son dernier livre, mais Benoîte Groult a surpris tout le monde en publiant Mon évasion deux ans plus tard. Son style direct, vivant et bien tourné, son ton juste et un rien vieille France et son rafraîchissant sens de l’humour demeurent sa signature : « […] je me demande aujourd’hui, comment cette gifle qui, sur le moment, te ferma la bouche, ne t’ouvrit pas les yeux ? »
Son autobiographie ne déguise rien, ni pseudonyme, ni truquage. Elle nomme un chat, un chat. « Un des rares avantages de l’âge, c’est de ne plus avoir peur de grand-chose », écrit-elle. En entrevue, elle ajoute avec une certaine tristesse : « Je n’ai plus personne de ma génération à ménager, ils sont tous morts. Par contre, je me sens plus libre que jamais ». Sérénité et impunité dues au grand âge.
Naissance bourgeoise, mais socialiste et athée
De quoi s’évade-t-elle au juste, cette petite fille modèle, cette privilégiée née à Paris en 1920 dans une famille aisée ? Des préjugés et des codes bourgeois qui font qu’aujourd’hui encore elle est gentille et bien élevée, comme elle l’avoue elle-même ? « Les Françaises demeurent coquettes et séductrices, attentives à la mode, voulant plaire aux hommes ; les Québécoises sont plus sûres d’elles, plus affirmées. Je les admire. »
Bien sûr, toute vie n’est qu’une longue évasion, loin des tabous familiaux ou des contraintes de classe, et la guerrière Groult ne fait pas exception à la règle. Malgré toutes ses luttes et ses victoires, elle se libère difficilement de l’emprise de son milieu et de la domination de sa mère, surtout.
Maman Marie Poiret, devenue Nicole Groult, dessinatrice de mode, « gagnait bien sa vie, c’est-à-dire la nôtre. Elle fut aimée tout au long de son existence par son mari et les admirateurs ne lui manquèrent pas, ni les amoureuses ». Somme toute un beau modèle maternel d’autonomie, même si les personnalités contrastantes des deux femmes ont davantage conduit à l’incompréhension qu’au rapprochement.
Benoîte Groult a une relation « complètement décalée » avec son père André, décorateur et styliste, qui lui enseigne « les activités qui allaient faire les bonheurs de [s]a vie : les Anciens, le sport, la botanique, la mer. Là où [s]a mère ne mettait jamais les pieds, en somme ».
De ce milieu d’artistes où elle côtoie « Paul Morand, Pierre Benoit, André Salmon, Marcel Jouhandeau […] Van Dongen », l’écrivaine émerge en fervente socialiste. « Quand après la guerre j’ai enfin pu aller aux urnes2, j’ai accordé mon premier vote au Parti communiste, celui qui à mes yeux avait défendu la France. Depuis, je vote socialiste, bien que je sente que le Parti soit aujourd’hui en train de se saborder. »
L’enfant Groult est élevée dans la religion catholique, mais l’adulte se définit athée. L’auteure explique, avec son étonnant sens de l’humour : « Les religions sont toutes misogynes. Je ne crois pas aux contes de fée qu’enseigne l’Église catholique, car il n’y a rien après la mort. Et puis, vous pensez, moi qui ai eu trois maris, que ferais-je à la résurrection ? »
Amours, délices et orgues
Veuve du poète Pierre Heuyer, mort en 1944 quelques mois après leur mariage, Benoîte Groult épouse l’animateur-reporter Georges de Caunes (1919-2004), dont elle a deux filles. En troisièmes noces, elle se marie avec le romancier Paul Guimard3 (1921-2004), avec qui elle aura une troisième fille. Benoîte Groult vit pendant 54 ans avec un homme dont elle ne parle guère dans ses livres. Par délicatesse. Elle enfreint le tabou dans Mon évasion et dévoile certains secrets du couple « Je n’avais jamais écrit sur mon mari ; lui vivant, cela lui aurait beaucoup déplu. »
Pendant toutes ces années d’après-guerre, l’auteure vit une histoire parallèle. « J’ai accroché une autre photo dans mon alcôve : celle de Kurt, ce lieutenant américain dans son uniforme de l’armée de l’air […] qui m’avait ensorcelée un soir et pour la vie en m’invitant à danser. » Elle raconte ce fervent amour dans Les vaisseaux du cœur où Kurt se prénomme Gauvain, « un des Douze de la Table ronde ». Elle justifie la liaison : « […] d’emblée, Kurt m’a offert un amour inconditionnel, un don total. Paul et moi avions plutôt conclu un pacte de liberté réciproque… »
Grande passionnée, Benoîte Groult ressemble peut-être davantage à sa mère qu’elle ne veut bien se l’avouer ! La grande dame écrit dans La touche étoile : « […] et aussi les hommes quelquefois le goût pour les hommes se perd-il jamais ? » Le triangle amoureux qu’elle raconte dans ce même roman est celui qu’elle vit avec Paul-François et Kurt-Brian, à qui elle fait dire : « Quand tu recevras cette lettre, ce cœur si plein de toi aura cessé de battre ». S’il a le privilège de « l’antériorité », elle n’a jamais voulu habiter avec lui. « Dans ma famille, la culture est importante et Kurt n’en avait aucune, il ne lisait jamais. L’entente physique était formidable, mais je m’ennuyais mortellement après quelques jours passés ensemble. Je ne m’imaginais pas vivre en Pennsylvanie ! »
Une conscience féministe
Benoîte Groult n’est peut-être pas une féministe de la première heure4, mais elle aspire au titre dès 1975, année de la femme, quand sort Ainsi soit-elle. Elle persiste dans Mon évasion : « Cinquante ans sans prendre conscience, c’est terrible ! Je n’ai été une citoyenne qu’à vingt-cinq ans, avec le droit de vote, et une féministe consciente qu’à cinquante ».
L’écrivaine s’émancipe très tôt, car elle est indépendante de fortune à 25 ans, fait assez rare pour une Européenne en 1945. La veuve habite seule en appartement et gagne bien sa vie. « J’habitais enfin loin de chez mes parents, dans le 16e et je travaillais à la radio. » Elle détient toutes les clés de son autonomie, mais elle ne le réalise que trente ans plus tard.
Après avoir écrit dans les années 1960 quelques romans à quatre mains avec sa sœur Flora, Benoîte Groult signe en 1972 son premier livre seule. La part des choses n’est pas une œuvre féministe, l’auteure n’y est pas encore, ses brûlots sont à venir. Elle découvre par hasard les horreurs de l’excision et de l’infibulation, c’est un dur réveil. « La découverte de ces pratiques, inimaginables dans les pires cauchemars, m’a servi d’électrochoc. […] Une révolte qui n’allait plus me quitter, jamais. »
Outre ses romans et essais, une des grandes réalisations de Benoîte Groult est la fondation en 1978 du mensuel féministe F magazine, avec Claude Sadoc Servan-Schreiber, de la puissante famille éponyme. Le premier numéro affiche en couverture une illustration de la dessinatrice Claire Bretécher, avec un titre percutant : « L’humour change de sexe ».
Récipiendaire de la Légion d’honneur, Benoîte Groult est membre du jury Fémina5 depuis 1982. De 1984 à 1986, elle préside la Commission de terminologie pour la féminisation des noms de métiers, grades et fonctions, domaine où le Québec est chef de file depuis 1979. Elle précise : « La France – dont la première initiative à cet égard remonte à 1986 – s’est inspirée du Québec, ce qui m’a permis de venir souvent à Montréal et même d’aller pêcher avec des amies, dans la profonde forêt ».
La question de l’avortement lui tient à cœur. Elle admet sans pudeur, sans fausse honte, avoir subi plusieurs avortements, avant la promulgation en France de la loi Veil en 1975. « Mon ultime bataille sera la défense du droit des femmes à l’avortement. Il ne faut jamais reculer sur ce sujet. Quand je pense qu’une des dernières personnes à avoir été guillotinée en France est une avorteuse qui ne faisait que son métier, aider les femmes. En 1943. » Au Québec, nous utilisions la jolie expression de « faiseuse d’anges », masquant la terrible réalité.
L’icône Groult – qui concède « quelques » liftings – a-t-elle une potion magique contre les trahisons du corps ? « Vieillir, il faut l’admettre, c’est aussi perdre la beauté du geste », écrit-elle dans Mon évasion. En entrevue, elle parle de sa valise perdue à l’aéroport, retournée éventuellement au bercail, et avoue qu’il lui manquait « tous ces trucs, vous savez, cartilage de requin, oméga 3, enfin… » Benoîte Groult fait attention à elle. Avec coquetterie, parce qu’elle sait soulever la surprise, elle parle de ses exploits : « […] si je me promène encore à bicyclette dans mon quartier ou pour visiter mes filles, je ne vais plus travailler au prix Fémina à vélo. Il faut traverser la place de l’Étoile et ça, je n’aime pas ».
Ne jamais baisser la garde
Phénomène générationnel et sans doute universel, la relation de Benoîte Groult avec ses petites-filles n’est pas facile. « Il y a un fossé entre nous. Pour elles, je suis dépassée, un peu nulle. Pas du tout une icône, non. Alors que les femmes n’ont jamais eu tant de possibilités, tant d’occasions de se développer, qu’elles peuvent accéder à l’université ou aux grandes écoles6, faire de la politique ou accéder au pouvoir, les jeunes femmes ne pensent qu’à se marier, avoir des enfants. »
La vigilance s’impose. Le retour perçu dans nos sociétés à la femme-objet, à la femme à la maison, inquiète l’écrivaine qui voit la France championne d’Europe du taux de maternité7, mais pays qui avec 18 % a un des plus bas taux de représentation des femmes au Parlement. « La parité politique est une plaisanterie chez nous. » La France est en effet en bas de la liste, parmi les pays européens du dernier tiers de classement.
Benoîte Groult vit et a vécu entourée de femmes, ses trois filles, ses trois petites-filles, son arrière-petite-fille, mais étonnamment, il y a peu de copines dans son entourage immédiat, sauf une, une privilégiée : « une amie de toute la vie, quelqu’un à qui je peux dire ‘tu te souviens, la guerre, les années 1940’, qui est de ma génération, quoi ». Pensive, elle ajoute : « Ma sœur Flora me manque. Je regrette de ne pas avoir écrit un chapitre sur elle dans Mon évasion. Nous étions bien différentes, parfois rivales, mais nous avions pourtant une relation forte. Nous partagions la mémoire de nos parents, c’est important. Je me surprends à penser : ‘tiens, je vais conter tel incident à Flora’. Elle est disparue en 2001 ».
Le présent combat de Benoîte Groult, celui qu’elle propose au-delà de la défense des droits des femmes chèrement acquis, est l’euthanasie, la bonne mort en grec. La France n’est pas la Belgique ou la Hollande qui ont légalisé l’euthanasie ni la Suisse qui autorise le suicide assisté. Hélas, s’indigne l’écrivaine. « La ‘touche étoile’, si elle existait, permettrait de mourir dans la dignité, en l’appuyant. Tout simplement. »
1. Paul Guimard, Les premiers venus, Grasset, 1997.
2. La France a accordé le droit de vote aux femmes en 1944.
3. En 1993, Paul Guimard reçoit le prix littéraire de la Fondation Prince Pierre de Monaco pour l’ensemble de sa carrière.
4. Si le féminisme apparaît dans les années 1960 aux États-Unis, avec la loi sur l’égalité des salaires (Equal Pay Act) et la loi sur les droits civiques (Civil Rights Act), c’est à partir des années 1970 que les revendications féministes se structurent vraiment, avec les Mouvements de libération des femmes, le Women’s Lib américain ou le MLF français, ou encore lors des grandes manifestations féministes en Italie (1972).
5. Le prix Fémina est un important prix littéraire français, créé en 1904.
6. On désigne en France comme grandes écoles certains établissements publics d’enseignement supérieur, tels HEC, l’École Polytechnique, l’École normale supérieure ou le Conservatoire national des arts et métiers.
7. Depuis 2005, la France enregistre le taux de fertilité le plus élevé de l’Union européenne avec deux enfants en moyenne par femme.
Benoîte Groult a publié :
Journal à quatre mains (avec Flora Groult), roman, Denoël, 1963 ; Le féminin pluriel (avec Flora Groult), roman, Denoël, 1965 ; Il était deux fois (avec Flora Groult), roman, Denoël, 1967 ; La part des choses, roman, Grasset, 1972 ; Ainsi soit-elle, essai, Grasset, 1975 ; Histoire de Fidèle (avec Flora Groult), essai, Des femmes, 1976 ; Le féminisme au masculin, essai, Denoël-Gonthier, 1977 ; Des nouvelles de la famille, essai, Mazarine, 1980 ; La moitié de la terre, essai, Alain Moreau, 1981 ; Les trois quarts du temps, roman, Grasset, 1983 ; Olympe de Gouges, biographie, Mercure de France, 1986 ; Les vaisseaux du cœur, roman, Grasset, 1988 ; Pauline Roland ou Comment la liberté vint aux femmes, biographie, Robert Laffont, 1991 ; Cette mâle assurance, essai, Albin Michel, 1993 ; Histoire d’une évasion, essai, Grasset, 1997 ; La touche étoile, roman, Grasset, 2006 ; Mon évasion, Autobiographie, Grasset, 2008 ; Romans (La part des choses, Les trois quarts du temps, Les vaisseaux du cœur, La touche étoile), Grasset, 2009.
Documentaire sur Benoîte Groult : Benoîte Groult, une chambre à elle d’Anne Lenfant, 2006.
EXTRAITS
Le féminisme est-il autre chose que cette transfusion d’âme de celles qui ont osé à celles qui ont préféré accepter les règles du jeu ?
Mon évasion, Autobiographie, p. 11.Les jeunes gens que je rencontrais citaient volontiers Montherlant, auteur dont ils croyaient partager la grandeur en adoptant ses obsessions de virilité. La plupart étaient coutumiers de cette « misogynie de salon » bien française, qui les autorisaient à se croire spirituels dès lors qu’ils débitaient les plaisanteries les plus éculées sur les gonzesses. [ ] Je riais donc avec les autres on n’est pas une pauvre conne pour rien. Et il faut du temps pour comprendre que l’on participe à la misogynie en l’acceptant.
Mon évasion, Autobiographie, p. 40.À celles enfin qui font confiance aux hommes qui sont au pouvoir pour que les choses s’arrangent peu à peu, je voudrais citer une phrase de Virginia Woolf [ ] : « L’histoire de la résistance des hommes à l’émancipation des femmes est encore plus instructive que l’histoire de l’émancipation des femmes ». Si elles ne défendent pas elles-mêmes les droits conquis par leurs mères, personne ne le fera pour elles. Et un droit qu’on n’exerce pas est un droit qui meurt.
Ainsi soit-elle, p. XVII.On a trop longtemps pris notre goût du bonheur pour un signe de médiocrité et notre dégoût de la guerre ou de la violence pour un signe de faiblesse. On a trop longtemps pris la parole de l’homme pour la vérité universelle et la plus haute expression de l’intelligence, comme l’organe viril constituait la plus noble expression de la sexualité. La nature se moque de ces hiérarchies. Pour elle il n’existe pas de bons et de mauvais organes.
Ainsi soit-elle, p. 35.Cette plage où je pêchais encore des hippocampes parfois dans les mares, pendant les années vingt, quand j’espérais devenir zoologiste, comme mon grand-père Deyrolle, ne m’étant pas aperçue que je n’étais qu’une fille et qu’on m’orienterait vers des études plus féminines, les Lettres ou l’Histoire de l’art
La touche étoile, p. 185.Nous avons vécu un hiver difficile, Sydney et moi. Son roman avait obtenu tout l’insuccès qu’il pouvait souhaiter. Mais une chose est d’admirer les auteurs maudits et d’estimer ceux qui ne courent pas après la réussite. Une autre est de vivre l’indifférence du public et l’absence d’écho dans la grande presse. Il y faut une force d’âme et un mépris du commun que Sydney ne possédait pas. Sans parler d’un minimum d’aisance matérielle, qu’il n’avait plus depuis son départ des États-Unis.
Les vaisseaux du cœur, p. 193.À François je ne disais que la moitié de la vérité. [ ] Par un accord tacite, Gauvain jouissait d’une sorte de privilège d’antériorité qui durerait autant que lui. Quant à notre rencontre de mars, je la faisais coïncider avec un reportage et François feignait de me croire. Notre relation en était par moments attristée mais pas envenimée. L’élégance de cœur et la générosité de mon compagnon dans un domaine où si peu de conjoints parviennent à cacher leurs sentiments m’emplissaient de reconnaissance et d’estime pour lui.
Les vaisseaux du cœur, p. 239.Mais je me savais trop prisonnière de mes chers préjugés, tout chauds encore de mon enfance. Et avec cette rigueur qui me tenait alors lieu de personnalité, je ne pouvais lui pardonner son inculture, sa manière de jurer à tout bout de champ, son penchant pour les blousons chinés et les sandales à lanières portées sur des chaussettes [ ]. Je ne lui pardonnais pas sa façon de couper le pain sur son pouce et sa viande d’avance dans son assiette, ni la pauvreté de son vocabulaire qui jetait le doute sur la qualité de sa pensée. Il y aurait trop à faire.
Les vaisseaux du cœur, p. 54.