Médecin généraliste et homéopathe uniciste exerçant au Luxembourg, Liliane Reuter a également étudié l’haptonomie, l’ostéopathie et la psycho-neuro-immunologie. Elle situe sa pratique dans le cadre plus large de l’éco-psychologie, héritière de la pensée systémique et de l’hypothèse Gaia. On comprend qu’elle distingue évidemment l’intelligence de la nature, sans projet spécifique, de notre intelligence, souvent aveuglée par des buts anthropocentriques. Il s’agit alors pour le soignant d’adopter une démarche qui s’appuie sur une écologie profonde, laquelle implique ce que j’appellerais une éthique de la relation. Il en vient ainsi à concevoir avec humilité le corps humain pensant comme organisme capable de s’autoréguler. Il renoue alors avec les plus vieilles traditions orientales et occidentales faisant de ce corps humain pensant un élément du Tout, autrement dit du cosmos, ce qui légitime l’approche holistique qui, depuis quelques décennies, défend une vision de la santé et de la maladie centrée sur la personne et ses processus naturels d’autoguérison. Cette attitude de respect autorise la personne qui souffre à exercer sur elle-même sa liberté.
Liliane Reuter ne s’oppose toutefois pas à la médecine officielle (malgré son chauvinisme cartésien et techniciste), mais veut l’enrichir en élargissant ses horizons pour en faire une médecine quantique, c’est-à-dire une « physique de la santé corporelle » tablant sur la complexité physiologique, émotionnelle, mentale, spirituelle, environnementale et sociale de l’être humain. Il suffit de changer nos lunettes pour nous apercevoir que nos descriptions objectives des pathologies s’avèrent nettement insuffisantes, quand elles ne sont pas inadéquates. Ce n’est qu’en couplant la biochimie aux champs d’énergie contenus dans les particules que nous pouvons relier nos différentes fonctions entre elles. C’est dans cette optique que les neurosciences permettent de comprendre pourquoi Freud et Jung avaient tous les deux raison : alors que le second, avec sa notion d’inconscient collectif, visait un plan de l’existence se structurant au niveau du système limbique, le premier travaillait plutôt dans le champ de ce qu’on appelle aujourd’hui la plasticité neuronale, laquelle construit notre individualité et nous libère des contraintes strictement génétiques.
Bref, Liliane Reuter s’inscrit dans la mouvance des recherches qui s’attachent à promouvoir les moyens créatifs de conserver un bon équilibre corps-esprit. Chacun et chacune d’entre nous doit pour y parvenir reprendre son pouvoir et assumer ses responsabilités, pratiquer sa guérison au quotidien.