Gilles Paquet est économiste et Jean-Pierre Wallot est historien. Ils sont tous deux chercheurs associés à l’Université d’Ottawa et ils ont déjà publié conjointement de nombreux textes traitant de l’histoire socioéconomique du Bas-Canada et du Québec. Un Québec moderne 1760-1840 est donc un ouvrage de synthèse, fruit d’un programme de recherche qui s’est étendu sur une trentaine d’années. Comme les auteurs le précisent eux-mêmes, il s’agit d’un « livre d’histoire économique et sociale révisionniste ». Il est révisionniste en ce sens qu’il « remet en question l’image traditionnelle d’un Québec qui aurait été paralysé par un conservatisme débilitant, et propose une cosmologie de rechange : un Québec entrepreneurial, innovateur et capable de faire des choix stratégiques éclairés et astucieux ». Notamment, les auteurs s’opposent à la thèse de la crise agricole du tournant du XIXe siècle qui aurait, selon certains historiens, contribué à déclencher les rébellions de 1837-1838. Les auteurs réfutent les deux mécanismes qui auraient provoqué cette présumée crise de l’agriculture : le surpeuplement et le morcellement des terres, et l’utilisation de mauvaises techniques agricoles. Par conséquent, ils proposent une nouvelle vision des rébellions. Leur thèse est appuyée par des données abondantes et bien documentées.
Un Québec moderne 1760-1840 est un ouvrage qui s’adresse d’abord aux universitaires et aux férus d’histoire. La description de la méthodologie et la présence de nombreuses références, notes et tableaux soulèveront sans doute l’intérêt de ces lecteurs avertis mais ils ne conviendront peut-être pas au grand public.